La séduction de l'innocente
J'ai vu Dracula récemment. J'étais complètement passé à côté à l'époque et ce n'est finalement que récemment que je me suis mis à m'intéresser de plus près aux vampires et à leur représentation. Plus précisément, c'est la vague initiée par Twilight qui m'a poussé à connaître un peu mieux le sujet, afin de mieux appréhender l'ampleur du désastre.
Dracula est du coup un excellent exemple de cela. Ce film est assez classique sur de nombreux points, comme les thèmes abordés ou la représentation du vampire. Dracula est ici un être séducteur et pernicieux, son univers déborde d'une sexualité débridée et l'ingestion du sang des victimes est clairement proche d'un acte sexuel, une sorte d'orgasme de succion.
Avec son aura et son charisme, le vampire séduit, attire et génère la crainte chez ses adversaires. C'est un personnage redoutable, mais pas dénué de sentiments. Oldman campe un Dracula intriguant et terrible,clairement autre chose que cet agaçant Edward.
Le reste du casting est globalement au diapason. Reeves est honnête mais quand même en-dessous du reste de la distribution et Hopkins est formidable même si il me semble qu'il cabotine un peu. En tout cas, son Van Helsing tout à tour délirant, sérieux et effrayant est un vrai régal qui ne peut que faire regretter l'horreur avec Hugh Jackmann.
Le film construit une atmosphère bien particulière, notamment grâce à ses décors splendides. On est plongé dans l'univers du suceur de sang transylvanien. Tous ces éléments font de ce film une vraie référence pour moi. Au même titre que les plus immenses vampires du milieu du XXème siècle, car Coppola nous fournit ici une adaptation moderne du vampire dans sa forme la plus classique.
Dans la même période, des auteurs comme Poppy Z. Brite ont cherché à complètement réinventer le mythe du vampire pour le moderniser, l'adapter à notre temps, souvent avec brio. Coppola, lui, a remis au goût du genre les vieilles recettes du vampirisme, lui aussi avec succès.