C'est un complexe parisien ("le plus grand cinéma du monde") qui organise depuis quelques mois ce qu'il appelle des "séances cultes". Ce soir, il donnait dans une salle de taille moyenne le Dracula de Francis Ford Coppola et alors que j'avais l'intention d'assister à l'AP du Théorème de Marguerite, j'ai, devant le distributeur automatique de billets, changé d'avis et opté plutôt pour une nouvelle vision du film de Coppola (que j'avais déjà apprécié à la fin du deuxième millénaire). La salle était comble à mon arrivée, il restait juste deux ou trois places dans la rangée la plus proche de l'écran. Et c'est comme ça que j'ai revu Bram Stoker's Dracula en ayant, sur le siège juste à ma gauche, Raphaël Quenard. C'est la troisième fois en quelques mois que je le croise dans ce cinéma (avant, il y avait eu Madame du Barry et Dogman), sauf que là, on était assis l'un à côté de l'autre. Bon, j'ai pensé que le destin me faisait un petit cadeau et je l'ai goûté comme tel. Les lumières se sont éteintes au bout de trois, quatre minutes et le film a commencé. La première demi-heure est très bien. Les décors (extérieurs et intérieurs), les costumes, maquillages, trucages sont très réussis. L'ambiance gothique est créée de façon convaincante. Musique adaptée. C'est magnifiquement photographié. J'ai un peu moins aimé la longue partie se déroulant à Londres. Et je ne me rappelais plus qu'ensuite le comte Dracula repartait pour son château de Transylvanie. Le final est plutôt bien, même s'il frise la grandiloquence (et l'expressionisme ?). La distribution est brillante : Gary Oldman, Winona Ryder, Keanu Reeves, Sadie Frost, etc., sont bons ou très bons dans leurs rôles ; en revanche, la composition, assez peu impliquée, d'Anthony Hopkins en professeur Van Helsing ne convainc guère.
Je dois dire que je n'ai jamais eu entre les mains le roman de Bram Stoker, mais ayant lu que le scénario du film lui était très fidèle, j'ai, du coup, trouvé que le bouquin était bien construit, avec beaucoup de péripéties et que son climat mi-gothique, mi-romantisme noir était parfaitement restitué dans le long métrage (un peu plus de deux heures) de Coppola. C'était donc la troisième fois que je le voyais et, malgré quelques longueurs dans son milieu, je ne m'y suis pas ennuyé (j'ai d'ailleurs rehaussé sa note d'un point). Et j'ai eu l'impression que mon voisin de gauche, lui aussi, aimait le film.