Dracula 73 (72 en fait, mais bon, on est en France hien, alors va pour 73) réunis pour la première fois depuis une paye le duo de choc qui avait fait le succès du premier opus : Christopher Lee et Peter Cushing.
Après une succession de films corrects ou carrément moches, l'espoir renaît sous la forme de ce nouveau volet qui se veut original.
Et de l'originalité, justement, on en manquait sérieusement !
Alors certes, on reprend les mêmes acteurs, le même concept de base, mais on rénove le reste.
Pour ma part, je trouve que l'expérience n'est pas si mauvaise que cela.
Tout d'abord, les scénaristes ont opté cette fois ci pour une résurrection certes traditionnelle (à base de jeunes jouant avec l'occultisme) mais quand même bien plus crédible que le coup de la chauve souris crachant du sang sur la cape du comte pour le faire renaître comme dans Les Cicatrices de Dracula (non, je ne m'en suis pas remise). Dans les films en série, je ne cesserai de le dire et de le répéter, ne pas prendre le spectateur pour un con et éviter de lui imposer une excuse débile sous prétexte qu'on ne veut pas se casser le neurone, c'est important !
Ensuite, le film nous transporte bien loin du château de Dracula. Et bien loin de son époque. En amenant l'action dans le Londres des 70's, l'ambiance du film prend immédiatement un coup de jeune et laisse le spectateur espérer qu'il ne verra pas un copier coller des précédents films. Parfois, il suffit de peu pour réanimer la flamme....
Mais venons en a l'histoire justement. La Hammer a clairement décidé d'adresser ce film à ceux qui n'avaient pas vu les précédents. Ou alors, elle leur accorde une mémoire de poisson rouge... Car pour présenter le duel entre ces deux géants au 20ème siècle, le film fait le point sur ce qu'il s'est passé au 19ème.
D'accord, on retrouve la voiture aux roues en bois jaune et la bague reposant sur les cendres du démon mais pour le reste... Van Helsing désingait Dracula dans son château en ouvrant les rideaux et en le braquant avec un crucifix bricolé à l'aide de chandeliers en fer. Et il s'en sortait parfaitement vivant ! (Un peu mal au cou peut être, mais vivant !). Ici, c'est après une course poursuite en voiture que Van Helsing finit par tuer son ennemi avant de mourir de ses blessures... Mouais.
Mais passons. Imaginons que nous n'avons pas vu le premier volet.
Le film remonte clairement le niveau de son prédécesseur (ce qui n'était pas dur) et met en scène le désir de vengeance de Dracula. Se faire battre par un misérable humain lorsque l'on est le vampire le plus dangereux de tout les temps, forcément, ca vexe. Et l'idée d'une vengeance n'était pas absurde, tout comme la manière dont elle se présente (tuer la descendance de son ennemi).
Malheureusement, quelque chose cloche. Quelque chose qui vient du fait d'avoir voulut réunir les deux grands acteurs qui on temps marqué les fans.
Si du côté de Peter Cushing il n'y a pas grand chose à redire, l'exploitation de Dracula laisse à désirer. Le petit fils Van Helsing est fidèle à ce que l'on pouvait imaginer. Héros malgré lui, conscient du danger et connaisseur des choses occultes, il intervient pour expliquer les choses et sauver sa propre petite fille.
Dracula en revanche, n'a que peu d'importance ici et c'est ce que j'ai trouvé regrettable. Alors qu'une traque entre ces deux grands acteurs aurait put être jubilatoire, le film semble donner bien plus d'importance à Alucard (le serviteur et réanimateur du Comte) qu'à son maître. Du coup, ce dernier est relayé au rang de décoration et seul l'affrontement final lui rend son importance le temps d'une scène bien trop courte. Et la tension qui grimpe alors ? Et l'angoisse ? Au lieu d'un vampire manipulateur et assoiffé de vengeance, ce Dracula 73 nous raconte l'histoire de son serviteur qui traque sa victime pour lui. Dommage, nous n'étions pas loin d'avoir un bon film !
Ce nouvel opus, loin d'être mauvais, parvient à réinventer une histoire plus que remâchée et à le faire assez bien. Les fans du duo Cushing-Lee seront certainement déçus de ne pas trouver la une histoire qui les mette plus en valeur, mais les revoir reste toujours un plaisir difficile à bouder. Un petit film plutôt sympas donc, mais qui échoue à transporter véritablement le spectateur assidu.