Dracula s'associe au docteur Frankenstein pour obtenir du sang frais.
Al Adamson était souvent comparé à Ed Wood, après la découverte de Dracula vs. Frankenstein (1971), cette comparaison prend tout son sens, tant il n’y a rien qui va. Du jeu poussif des comédiens en passant par l’intrigue totalement n'importe nawak, jusqu’aux décors cheap.
Cette Série Z est à ne pas confondre avec Dracula contre Frankenstein (1970) de Tulio Demicheli et Hugo Fregonese ou avec Drácula contra el Dr Frankenstein (1972) de Jess Franco. Ici, le réalisateur semble s’en être donné à coeur joie pour mettre en scène son nanar, pêle-mêle on y retrouve un musée des horreurs, des nazis, le Dr Frankenstein et son assistant teubé (qui se fait appeler "Gratoune" dans la VF), le monstre de Frankenstein (qui ressemble à un vieux crumble qui aurait moisi plusieurs semaines au fond du frigo), un Dracula qui cabotine, des hippies, sans oublier le labo du Dr Frankenstein qui abuse d’artifices en tout genre pour vous faire croire que tout ça, c’est du sérieux (des loupiotes de toutes les couleurs qui clignotent, des fioles béchers multicolores qui fument plus que de raison, ainsi que quelques bobines Tesla).
En réalité, c’est l’entièreté du film qui est un sacré merdier, il n’y a pas d’autre mot. L’absence de direction artistique s’en ressent dans chacune des scènes et quand bien même il y en aurait eu une, c’était peine perdue : Lon Chaney (qui incarne l’assistant) était constamment ivre sur chacune de ses prises, J. Carrol Naish a surpris tout le monde en arrivant sur le tournage en fauteuil roulant (ce qui n’était bien évidemment pas prévu) et qui plus est, il était incapable d’apprendre son texte par coeur, obligeant l’équipe à le lui écrire sur de grands panneaux pour qu’il puisse les lire en direct (regardez bien, à chaque zoom sur son visage, on le voit lire son texte). Sans oublier Zandor Vorkov (de son vrai nom Roger Engel), qui joue Dracula alors qu’il n’était pas acteur mais… agent de change pour Independant-International (la société d’Al Adamson). Ce dernier nous offre une impressionnante palette d'émotions (ironie), avec son regard hagard donnant l’impression d’être stone (il ne cesse de cligner des yeux), en réalité l’éclairage sur le plateau était tellement fort qu’il ne pouvait garder les yeux ouverts (pour le rendre encore plus cruel, ils ont eu l’idée de l’éclairer par en-dessous). D’autres anecdotes toutes plus croustillantes les unes que les autres nous sont dévoilées dans le documentaire Blood & Flesh: The Reel Life & Ghastly Death of Al Adamson (2019).
Armez vous de patience car l’ensemble s’avère foncièrement mauvais (ce qui aurait pu être drôle ou amusant à regarder, mais ça ne l’est pas).
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