Un duo à la hauteur !?

En reprenant l'histoire de Dracula, dans le but d'en faire une parodie, Mel Brooks savait-il qu'il signait là son dernier film en tant que réalisateur ? Je n'avais pas le souvenir du film depuis sa sortie, donc je le considère comme une redécouverte, et au fond, il gagne la patine du temps pour plusieurs choses.

D'une part, cet aspect anachronique qui veut qu'il ne soit pas une parodie du Dracula version Coppola, et qu'il soit plus proche au fond des films des années 1930 avec Bela Lugosi, dont Leslie Nielsen s'est fait un peu la même tête. Ce qui permet en soi de ne pas faire de gags datés, mais avec un tel acteur, de se rapprocher un peu de l'esprit des ZAZ.

Certes, ça marche le plus souvent, mais avec les nouvelles copies du film, difficile de croire que Leslie Nielsen fait ses cascades ou même danse, tant on voit que c'est une doublure à l'image.

L'acteur est (bien) secondé par Peter MacNicol, que je connais surtout depuis la série Ally McBeal, idéal dans le rôle de cet avocat benêt qui se fait en quelque sorte posséder par Dracula. Quant à Mel Brooks, il incarne rien de moins que Van Helsing, qui ne perd pas son sang-froid pour disséquer un cadavre alors qu'autour de lui, ses élèves tombent comme des mouches.

Il y a un soin tout particulier apporté aux décors et aux costumes, dans un tournage effectué en grande partie en studio, mais je trouve que la parodie fonctionne encore bien, avec tout ce jeu sur les ombres portées, ou alors les scènes avec le très bon Steven Weber. Mais il ne faut pas nier que c'est un film mineur dans l’œuvre de Mel Brooks, où c'est d'ailleurs lui qui ferme la marche, comme pour clôturer lui-même sa carrière en tant que réalisateur.