Des personnages redistribués dans une histoire différente !

Au départ, le film a tout pour être le meilleur film Dragon Ball. Cette fois, on passe à un degré supérieur dans l'audace, il ne s'agit plus d'une partie résumée de Dragon Ball avec des variantes, mais d'une histoire complètement réinventée. Même si les premières secondes après le générique sont trop abruptes et n'introduisent pas vraiment correctement l'histoire, on comprend que l'entraînement de Krilin et Goku avec Tortue Géniale prend un autre tournant. Goku et Krilin viennent de montrer qu'ils sont capables de relever le défi de pousser une énorme pierre, mais contrairement au manga ils ne caressent pas encore l'espoir de participer à un tournoi. L'histoire prend alors un sacré virage. Tortue Géniale leur propose de les évaluer avant la poursuite de l'entraînement en les faisant participer à un tournoi, et ce tournoi sera celui d'un royaume particulier qui permet au film de valoriser l'univers d'arts martiaux d'un monde féodal un peu chinois qui faisait un des charmes de certains moments de Dragon Ball. Chaoz, Tenshinhan, Tao Pai Pai et son frère sont inscrits dans un univers mandarin comme jamais, avec même une touche un peu mongol genre cour de Kublai Khan, empereur mongol ayant régné sur une partie de la Chine, dans les habits de Tenshinhan.
Tenshinhan ne sera pas le personnage fort de l'histoire du côté des méchants, on va plus s'intéresser à un récit d'amitié et trahison entre lui et Chaoz, le gentil enfant empereur. Le rôle du méchant revient à Tao Pai Pai, ce qui renforce dans ce film les références aux films hongkongais avec Jackie Chan. Les bases de ce dessin animé étaient vraiment inespérées. Cela fait autrement rêver que les âneries super ennuyeuses de One Piece ou Hunter x Hunter. De tels univers manquaient déjà à l'époque, maintenant ils sont carrément absents.
D'autres personnages sont repris : Upa et son père, le chat anthropomorphe au haut de la tour Karin, même la bande à Pilaf avec une allusion à ce qu'ils ont fait pour Piccolo daimao est assassinée par Tao Pai Pai dans les premières secondes de film qui précèdent l'opening. On a un minimum d'éléments de l'armée du Ruban rouge, en tout cas le sergent métallique. Le traitement des rapports de force est pas trop mal, il est très bien conçu dans l'affrontement entre Goku et le sergent métallique, le personnage demeurant dangereux quoiqu'il ait un rôle secondaire. Le scénario étant original dans ses suites, on apprécie que Yamcha ne perde contre le père d'Upa que suite à une intervention qui fait office de tricherie de la part de Tortue Géniale. En revanche, l'idée d'un Goku dominé largement par Tao Pai Pai et devant s'entraîner pour le battre disparaît, à cause de la contrainte de durée même pas du film, mais du tournoi qui doit se finir par un voeu de l'empereur ou l'exécution de celui-ci. C'est là que le bât blesse. Upa et son père sont venus de la terre sacrée où se trouve la tour Karin, indépendamment de Goku, mais Goku serait inattentif face à Tao Pai Pai et se ferait expédié (à 2300 km, peu importe) jusqu'au haut de la tour Karin. Le chat lui apprend qu'il doit oublier sa colère et se concentrer pour gagner. Goku trouve la leçon super, leçon rendue avec l'image de l'eau trouble puis de l'eau claire dans laquelle voir ou pas la boule de cristal, puis il retourne affronter victorieusement l'adversaire. Déjà, là, on a deux débilités profondes dignes des films sur Broly. Goku est expédié en-dehors du ring jusque chez un chat qui, finalement, n'a d'autre raison à participer à l'histoire que de rappeler une grande ligne du manga de référence. C'est l'intervention hyper arrangée qui ne passe pas, surtout quand, deuxième débilité, la leçon c'est du pipeau complet. Du coup, question rapport de forces, l'histoire cesse d'être crédible. Et cela enchaîne avec un cross over malheureux. Arale intervient dans l'histoire à son tour. Certes, c'est drôle, mais au détriment de notre immersion dans l'histoire. Là, c'est du grand n'importe quoi, même si au moins on nous épargne le coup d'une Arale plus forte que Goku, ce qui n'a jamais été à sa place dans les épisodes de Dragon Ball et surtout de Dragon Ball Super autour d'Arale.
Les interventions de Bulma avec ses gadgets sont plutôt profilées période du ruban rouge, mais là c'est bien intégré et plus discret comme allusions.
Une surprise, la fin de l'histoire est expédiée dans le générique de fin, c'est-à-dire que l'apparition de Shenron et le voeu sont fondus dans une chanson qui invite à quitter l'histoire, la salle de cinéma si le film était projeté là-bas, etc. Là, il y a un petit problème de pertinence... Je n'ai pas compris. Trois grossiers défauts : le passage à la tour Karin, le cross over avec Docteur Slump et une fin fondue dans un générique empêchent de mettre un coup de coeur à ce film qui avait tant de potentiel. C'est aussi un film où la Lunch blonde est intégrée comme jamais au groupe des héros, autre des aspects résolument charmeurs de ce petit extra au manga Dragon Ball.