Le cas Méha Méha
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Dragon Ball a perdu sa saveur, son âme, et chaque portage ou adaptation ne fait que me conforter dans cette idée. Alors oui, c'est beau, c'est même très beau. Les animateurs ont fait un travail de dingue, les couleurs sont à tomber, c'est fluide, ça a la pèche, bref un régal pour les yeux.
Mais ça n'a plus rien à voir avec l'oeuvre que j'ai connu. L'attrait du merchandising a complètement violé les rapports de force entre les personnages, à tel point qu'il faut maintenant centrer l'action sur Goku et Vegeta et monter le film au lance-pierre afin de faire rentrer toutes les transformations dedans.
À présent, nos 2 potes se battent seuls face à l'ennemi, égoistes et solitaires dans leur puissance, puisqu'ils sont désormais trop balèzes pour faire appel à leurs anciens amis qui ne font plus office que de figurants, comme Piccolo qui avoue tout simplement qu'il ne compte pas s'en mêler (et qui au passage, passe les 3/4 du film avant de détecter le ki de Broly, alors qu'il pouvait sentir celui de Freezer et Cold avant leur arrivée dans DBZ). Aux chiottes les valeurs d'amitié, d'entraide et de famille, place aux grosses patates dans la gueule sur fond de MU-MU-MU-MUSIQUE.
On reprend ce qui a marché, on l'adapte un peu voire pas du tout, et c'est parti. Et ça dure depuis le reboot de la série. Et ça suce.
Clairement orientée vers un public jeune, la série s'est affranchie de toute violence. Plus personne n'y meurt (exception faite pour Paragus, mais c'est le méchant alors bon, ou pour Bardock mais c'est normal), plus aucune goutte de sang, démembrement et autres blessures qui avaient tendance à faire peur à nos parents dans les 90s mais qui constituaient pour nous un des principales caractéristiques de l'oeuvre. Car on avait la pétoche pour nos héros, on les soutenait dans la souffrance et on souffrait avec eux ! Leur victoire n'en était que plus glorieuse.
Aujourd'hui, on sait que si Goku et Vegeta sont là c'est plié.
Alors ok, le film de 1993 souffrait aussi de quelques problèmes, mais ici l'auteur commet le crime d'intégrer cet épisode à l'histoire principale à la sauce Super et tous les défauts qui vont avec. Je ne compte pas les incohérences avec ce qui a été développé dans les années 90, c'est affligeant. Maintenant Dragon Ball c'est avant tout de la bouffe, de l'humour cul-cul, un Goku bien débile qui sait juste s'énerver de temps à autre et n'a plus rien d'un modèle de bravoure. Les nouveaux personnages (Whis, Beerus) sont creux et n'amènent rien du tout.
Bref, j'ai réellement pris un coup de vieux dans la salle, et même si la flamme DB est toujours présente dans le jeune public (je m'en réjouis), c'est un peu triste de les voir sauter sur leurs sièges pour quelque chose de si médiocre, alors que l'oeuvre de base contient tant de qualités.
Ce film s'inscrit dans la continuité de DBS et cela semble bien parti pour durer, avec le redémarrage annoncé du l'anime et la main-mise à présent totale de Toyotaro sur le nouvel arc Moro, qui n'annonce vraiment rien de bon vu comment ça part.
Je trouve ça super que la série soit toujours populaire et qu'elle touche une nouvelle génération. Mais mon âme d'enfant, ainsi que mon oeil de puriste adulte qui valent à cette critique toute la subjectivité qu'on peut lui attribuer, m'obligent à mettre 4/10 au film. Je ne fais plus partie du segment visé et DB ne ressemble plus du tout à ce que j'ai connu.
Méfiant depuis le reboot, je reste pourtant très indulgent avec l'anime et le manga, que je suis ardemment. Il y a du bon, du très bon, mais aussi beaucoup de mauvais et de très mauvais. Et quand on déterre une institution pareille, on se doit de ne pas le faire à la légère. Tant le dessin, que l'écriture, que la technique d'animation, tout fait amateur.
J'imprime pas comment certains trentenaires peuvent parler de "Le meilleur film Dragon Ball de tous les temps", c'est franchement déprimant.
La seule qualité que je pourrais concéder à DBS est l'envie qu'il peut donner de découvrir les sagas fondatrices, qui ne vieilliront jamais.
Vu le succès de DBS: Broly, je crains de voir d'autres films devenir canons, comme Le Poing Du Dragon, ou encore Fusions, qui sont (à mon sens) avec Broly les 3 meilleurs films de l'époque.
À quand un Janemba chagrinou et un Hildegarde complexé ?
Edit : Critique un peu incisive écrite à chaud, je remonte la note à 6/10 parce qu'il y a quand même du bon. La première partie du film par exemple, qui est quasi parfaite.
Créée
le 25 janv. 2019
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