Si même Dragon Ball font des remakes...

Un manga dans les années 80. Un animé la décennie suivante, accompagné d'OAVs mémorables et d'une première "suite". Des jeux vidéos sur toutes les consoles. Un revival de plus en plus important dans les années 2010. Et enfin une nouvelle suite désormais "officielle", à l'animation dégueulasse, aux scénarios manichéens et au fan-service outrageux. Voilà en gros où on en est du phénomène Dragon Ball.

2018 : premier long-métrage basé sur la nouvelle licence, un remake du cultissime Broly le Super Guerrier qui devient désormais "canon" puisque validé corps et âme par le créateur du manga himself, Akira Toriyama qui été revenu il y a peu pour on ne sait quelle (vraie) raison. En gros, on prend les mêmes et on recommence en modifiant légèrement le chara-design et certains points de l'histoire inventée en 1993 par Takao Koyama où le guerrier légendaire Broly souhaitait se venger de Goku avec une classe inouïe. Pour les fans de l'OAV, rien de neuf à l'horizon, même si ce nouveau scénario tient agréablement la route en dépit d'un fan-service toujours aussi facile et d'un meublage en règle consistant à servir pendant le dernier tiers une baston sans fin.

Point positif (qui plus est pour une sortie cinéma) : c'est BEAU. Contrairement aux deux précédents films et surtout à l'horrible série animée, ce Broly nouveau est d'une beauté renversante, revenant à une animation soignée sur chaque plan qui rappelle fortement l'animé des années 90. Des plans impensables et une dynamique rare sont donc au programme de cet affrontement dantesque qui en met constamment plein les mirettes. Dommage en revanche de ressasser éternellement des histoires/personnages et de les transformer pour qu'ils intègrent pour-de-vrai-de-vrai l'univers "officiel" de Dragon Ball, les précédents OAVs connus de tous (Broly donc mais aussi Fusions) passant presque sans vergogne à la poubelle. Visuellement imposant mais scénaristiquement assez creux, ce nouveau long-métrage s'en sort de justesse avec les honneurs et c'est un fan hardcore qui écrit ces lignes.