Dragon Kickboxers (1990) est la suite de Twin Dragon Encounter (1986) réalisé par Paul Dunlop (son seul & unique film). Dans les rôles principaux on retrouve de nouveau les frères jumeaux moustachus, les frères McNamara. Imaginez des sosies cheaps & canadiens, un mix improbable entre une version frêle de Chuck Norris & Tom Selleck.
Dans le précédent opus, les McNamara partaient en vacances et tombaient nez à nez sur des mercenaires qui s’en prenaient à eux en kidnappant leurs petites amies. On avait quitté le film sur un happy-end, laissant le bad guy avec la main tranchée. Ce dernier est retour pour… roulements de tambour… se venger des frères jumeaux ! Voilà pour le pitch, je vous rassure tout de suite, pas besoin d’avoir vu le précédent film pour pleinement apprécier (à sa juste valeur) ce nanar.
Cette fois-ci, c’est Charlie Wiener qui prend la relève derrière la caméra et nous entraine dans un survival forestier où le bad guy (un néonazi avec une fausse main en inox et coiffé d’une crête iroquoise peroxydée particulièrement abjecte) fait kidnapper les frangins afin de les livrer à de redoutables mercenaires qu’il a recruté pour se charger du sale boulot. Ce dernier nous fait même la présentation afin que l’on sache contre qui les frères jumeaux devront se battre. Ainsi on se retrouve face au « maître du monstre » (un pauvre type avec son bouvier des Flandres appelé "Apache"), Ern (un débile profond), « le gros lard » (ou « fat man » en VO) ainsi que le « masque rouge » le maître des ninjas (alors qu’il n’est affublé que d’un bandana rouge). On se retrouve à peu de chose près non pas « devant la galerie des monstres » mais plutôt devant la galerie des teubés, puisqu’aucun des protagonistes ne parviendra à abattre les frères jumeaux.
Ce qu’il faut savoir, si vous ne connaissez pas les frères McNamara, c’est qu’en réalité, ils sont prof de kickboxing et qu’ils ont plusieurs écoles d’arts-martiaux au Canada. Ainsi, comme le laisse supposé le titre du film, on s’attend à voir nos deux héros pratiquer les arts-martiaux sur leurs adversaires. Sauf qu’il n’en sera rien. Clairement, ils ne savent pas se battre et on recourt à d’ingénieux systèmes façon MacGyver ou Rambo pour confectionner des pièges dans les bois et n’hésitent jamais à utiliser les armes à feu. En fait, il vous faudra attendre les 5 dernières minutes du film pour les voir réellement faire des prises de kickboxing et nous montrer de quoi ils sont capables. Avant cela, il faudra prendre votre mal en patience, face à d’innombrables inepties (on apprend par exemple que les ninjas sont diurnes !), des acteurs qui ne savent absolument pas jouer et un chien qui aboie grâce à l’ajout d’aboiements en post-production ! En dehors d’une mise en scène approximative, il faut aussi souligner l’improbable voix-off que nous assène le bad guy durant les ¾ du film, frisant le ridicule (notamment en VF).
Comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, le film (tout comme le précédent) a été scénarisé & produit par les frères eux-mêmes, raison pour laquelle ils ont gardé leurs vrais noms dans le film (publicité gratuite pour leurs écoles d’arts-martiaux, comme en atteste la présence dans chacun de leur film, de leurs camionnettes floquées du nom de leurs salles de sport le "Twin Dragon Kung Fu Club"). Un nanar qui mérite le coup d’œil ne serait-ce que pour voir la dégaine des frangins avec leurs moustaches frétillantes. Reste à savoir maintenant ce que vaut le troisième opus The Real Twin Dragons (2003), qui oscille entre le docu et la fiction.
(critique rédigée en 2010, réactualisée en 2021)
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