Quand Jackie Chan a joué dans Combat de maitre en 1994, suite du film Le Maître chinois, où il y incarne toujours le héros populaire chinois Wong Fei-Hung, depuis douze ans il n'était pas apparu dans un film d’arts martiaux. Le dernier film de lui dans un tel rôle était Dragon lord, un film réalisé en 1982 qui a marqué la fin d’une époque pour Chan et le début d’une nouvelle.
Avant de se lancer dans l'air moderne avec les deux films du Flic de Hong-Kong et les Police Story, Chan a utilisé Dragon Lord comme un véhicule pour un adieu temporaire au genre qui le rendit célèbre. Avec Jackie Chan à la barre en tant que scénariste, monteur, chorégraphe et réalisateur, on peut voir qu’il s’agissait clairement d’un cinéaste en transition. Dragon Lord est un film hybride, mais en quelque sorte un divertissant film de kung-fu traditionnel avec de fabuleux combats qui caractérisent sa carrière, il commence à expérimenter des séquences plus élaborées de cascades qui lui permettront de gagner la célébrité dans le monde entier.
Initialement destiné à être une suite du film à succès de 1980, La danse du Lion/Young Master comme en témoigne son titre de travail, Young Master in Love, Dragon Lord est devenu un film autonome, le réalisateur c'est plus ou moins éloigné de ses intentions initiales. L’intrigue s’articule autour d’un jeune homme frondeur et indiscipliné nommé Dragon (Jackie Chan) et son meilleur ami, Cowboy (Mars), des adolescents insouciants et turbulents.
En Chine, au XIXe siècle, dans un petit village. Dragon passe son temps à s'entraîner aux arts martiaux avec ses copains. Son père, qui préférerait le voir étudier, s'en irrite. La femme de ses rêves, Alice, lui en témoigne un solide mépris. Obstiné, Dragon multiplie les occasions de mettre en valeur ses dons athlétiques, sous le regard indifférent d'Alice. Il se décide finalement à lui envoyer une lettre d'amour. Il est interrompu dans sa rédaction par l'intrusion d'une bande de voleurs en pleine dissension. En effet, l'un des truands, Tiger, s'oppose au projet de ses complices, qu'il juge contraire à la dignité nationale déjà passablement bafouée par les Occidentaux...
La séquence d’ouverture, le premier passage sportif du film, où des équipes composés chacune d'une vingtaine de jeunes gens que distingue la couleur de leur bandeau, s'affrontent au cours d'une curieuse compétition : il s'agit de s'emparer d'une sorte de ballon de rugby placé au sommet d'une pyramide de bambous géante d'une vingtaine de mètres de haut, de le rapporter dans son camp et de l'y glisser dans un sac aux couleurs de l'équipe. Après ce début réussi sous forme de compétition sportive, le métrage s'enfonce dans la comédie cantonaise pseudo kung-fu avec Jackie et ses copains, apprentis dragueurs maladroits entrecoupé encore une fois par match sportif entre deux équipes dans une combinaison ingénieuse du football et le badminton avec une espèce de volant et viens le final et aussi le Mano a Mano, certes très impressionnant entre la star et Whang In-Sik, le karatéka japonais adversaire de Bruce Lee dans La Fureur du Dragon et déjà adversaire de Jackie Chan dans La Danse du Lion.
Bien sûr, les soucis de la star dans les coulisses de Dragon Lord permettent d’expliquer les innombrables problèmes du film. Jackie Chan en pleine rupture avec la chanteuse Teresa Teng, son début d'échec américain (Le Chinois) et ses problèmes légaux avec Lo Wei, il dépassa le budget et pris un retard conséquent sur le film. Des sources indiquent qu’il embaucha des tonnes de cascadeurs pour filmer de coûteuses séquences complexes pour finalement les couper sur la table de montage. Dragon lord a été un flop car il est juste rentré dans ses frais mais le champion du Box-office trop perfectionniste n'a pas compris la leçon sur ce film car il récidiva sur les films Big Brother et Opération Condor. Son producteur Raymond Chow l'empêchant par la suite de réaliser ses films.
Un petit, deux petits, trois petits indiens...