L'évolution des boules du dragon
Il y a des films qui restent longtemps en tête pour diverses raisons. Des films gores choquent nos pensées, des films vraiment mauvais nous énervent au delà du raisonnable, des chefs-d'œuvres nous émeuvent pour la vie.
Et puis, désormais il y a Dragonball Evolution qui dépasse de loin tout ça. A vrai dire ce film a pesé d'une telle manière sur mes certitudes qu'il les a courbées jusqu'à ce que leur structure même s'effondre, entrainant avec elles ma vision du monde, la réalité et le continuum espace-temps.
Pour dire vrai je pense que je n'ai jamais été bouche bée aussi longtemps devant un film. Même Bad Biology (film où l'on voit un vagin avec 6 clitoris internes en vue subjective) semble normal comparé à DBE.
Non en fait on a affaire à un film cubiste. A un film lovecraftien. DBE redéfini de manière profonde l'image qu'on avait d'un film mauvais pour sortir un concept nouveau et transcendant.
Les acteurs ne cabotinent pas, ne sont pas en roue libre,...non ils redéfinissent une nouvelle manière de jouer : il y avait la théâtralité, il y avait le style littéraire....désormais il y aura...ça.
C'est la même chose pour la manière de filmer à la fois pompeuse et décalée.
Et en fait tout semble différent...
Jusqu'aux personnages secondaires.
Genre, Sifu Norris.
Sifu.
Norris.
Comme Chuck Norris, mais qui s'appelle Sifu. (je veux un spin off sur ce personnage <3)
Et qui est black avec des lèvres énormes et des sourcils décolorés.
Je n'ai pas pour habitude de m'appuyer sur les réactions du public mais les fous rires à chacune de ses apparitions étaient éloquents.
D'ailleurs le public réagissait de manière curieuse : dans une première phase il restait silencieux face aux blagues et rigolait dans les moments dramatiques. Puis dans une deuxième partie, les rires se sont désynchronisés quasiment totalement de ce qui se passait à l'écran pour donner lieu à des fous rires discrets et permanents, signe d'une nervosité intense et d'un pétage de plomb face au néant artistique présent devant nos yeux et en train d'aspirer notre cerveau par nos orbites.
Allez, parlons un peu des vrais défauts :
* Le montage : Une catastrophe. On a l'impression qu'environ 2h de métrage sont tombés au moment du montage. Les faux raccords pleuvent en pagaille et deux des principaux défauts ci dessous en sont des conséquences directes.
* La gestion de l'espace-temps : les deux dans le même panier car les deux sont aussi malmenés l'un que l'autre.
Le temps passe à une vitesse sidérante vu qu'une semaine se déroule dans ce qui semble 2 jours à l'écran. Mais c'est surtout la gestion de l'espace qui est catastrophique. Il est difficile de creuser à la volée quelles règles sont bafouées mais vu le nombre de fois où l'on a la tête qui vrille je dirais toutes. Il est à noter aussi qu'il est impossible d'avoir une petite idée de la topographie de la plupart des lieux.
* La production design est pitoyable : tout fait cheap dans le film, jusque dans les effets spéciaux qui (même si pas trop pourris) sont utilisés à tellement mauvais escient que ça en devient juste risible (un ralenti pour un quidam qui tombe dans une fontaine !!).
* Mais le pire du pire : Le scénario ! Aucune, mais alors aucune cohérence. On passe du coq à l'âne, les personnages évoluent n'importe comment, les enjeux sont navrants et changent en permanence sans aucune suite logique, et on a le droit à deux fois une scène d'exposition, traitée exactement de la même manière mais à 35 minutes d'intervalle. Juste colossal.
Faudrait sérieusement envisager des notes négatives/10