Rango, Gore, Johnny et Hans.
Bon. C'est pas forcément évident d'écrire une critique sur un film dont on est sortis avec comme première impression de ne pas avoir réussi à tout saisir.
Car, oui, Rango est un film complexe.
C'est même sans doute l'un des dessins-animés américains que j'ai trouvé le plus difficile à appréhender dans sa globalité.
Alors certes on a le schéma classique du paria qui s'intègre dans une communauté jusqu'au moment où...mais en fait à la fin ça va.
Oui ça c'est classique.
Après le reste....beaucoup moins.
Le film au delà d'être simplement une métaphore sur l'amitié et l'intégration et le blah blah blah, est avant tout un récit profond, s'interrogeant sur le concept d'identité.
Du début du film (où Rango nomme tous les objets vivant dans le terrarium ...sauf lui) jusqu'à la rencontre avec l'Esprit de l'Ouest (qu'on connait sous plusieurs noms....) tout le film tourne autour de cette notion.
Mais plus encore autour du concept d'Acteur (qu'un film parle du milieu du cinéma est chose courante, c'est traditionnel.....et placer le film sous le signe du Western est déjà un premier pas dans cette direction)
L'Acteur (Rango) peut changer d'identité à chaque histoire, mais après il n'a plus le droit d'en changer ("on ne sort pas de son histoire") car le cadre est dessiné (ceux qui ont vu le film comprendront).
Malgré cela, c'est perméable. Les identités précédentes ont une influence sur les actes de maintenant. Rango a beau être Rango, le fait d'avoir eu diverses identités, de ne pas avoir été Rango toute sa vie influera sur les événements.
Mais Rango est également Johnny Depp ....et du coup le film cite sans vergogne la filmo de l'acteur. Oui celle des PdC (Gore Verbinsky oblige) mais aussi Arizona Dream, Las Vegas Parano et sans doute bien d'autres que je n'ai pas chopés au passage.
De même l'histoire du Western est appelée à de nombreuses reprises, à tel point que le personnage de Rango subit diverses influences et diverses caractérisations, finissant quasiment par incarner le western à lui tout seul.
Donc le film est riche. C'est une réflexion a de nombreux niveaux qu'il me faudrait approfondir dans un contexte autrement plus propice aux longues envolées lyriques.
Mais avant de clore la ma critique comment ne pas citer la Bo de Hans Zimmer, bijou d'immersion et de citations intelligentes.
Et n'oublions pas le travail des professionnels d'ILM qui chapeautés par Gore Verbinski (faites gaffe les gens, dans quelques années vous verrez, il sera reconnu) ont fournis un travail qui explose les rétines de beauté.
8/10 (oui certes il y a des soucis de rythme par moment mais putain qu'est ce que ça fait plaisir de voir un DA non Pixar qui soit si exigeant et intelligent)