Avec Dragon Quest, les gars de The Asylum (Mega Shark vs Giant Octopus, Sharknado, Transmorphers, c'est eux !) s'attaquent à la fantasy, prêts à marquer le genre du sceau sacré de la honte dans une espèce de sous-sous-Eragon sans scrupules.
Et c'est encore une fois sans aucune once de culpabilité honteuse qu'ils nous offrent un odieux nanar dont le charisme des acteurs est à peu près équivalent à celui d'une moule morte à moitié digérée. A l'opposé du néant intergalactique qui se dégage du jeu du héros, un prix spécial mérite d'être attribué au « maître d'armes », qui cabotine jusqu'aux limites du possible, et surtout se force à afficher un visage déformé par le biais de grimaces surnaturelles. Autant dire que chacune des apparitions de Marc Singer (le héros de "Dar L'Invincible" !) déclencheront inévitablement un air halluciné chez le spectateur devant tant de sur-jeu. Pour couronner le tout, c'est Brian Thomson, l'alien bodybuildé d'X Files (!) qui joue le grand méchant, avec ses qualités expressives habituelles.
Le scénario est indigne d'un mauvais Livre Dont Vous Êtes Le Héros et la "quête" se résume à des épreuves torchées de façon improbable et des « Hey salut ! Oh tu es le héros ! Voici un objet qui t'aidera dans ta quête, au revoir ! », du niveau d'une partie de jeu de rôle dirigée par un MJ des plus paresseux.
C'est laid, très laid, l'image est taggée par des filtres moches (marque de fabrique de The Asylum) atrocement cheap, les "armées" se limitent à dix figurants avec des astuces de montages pas si éloignées du Chevalier de Pardaillec des Inconnus, les effets spéciaux ne méritent même pas le terme de minable (une telle 3D en 2009 est de l'ordre du paranormal). L'ensemble est tellement mal foutu que le sentiment « épique » qui se dégage du film est a peu près digne de la première quête d'un MMORPG. Mais oui, vous savez, celle où l'on doit généralement ramener un bout de peau de loup à la vendeuse du coin.
Moins survolté qu'un Mega Piranha et manquant singulièrement de rythme, Dragon Quest reste scotchant de médiocrité, réussissant l'exploit de rendre "Donjons et Dragons" pas si mauvais, et saura faire passer un agréable moment aux amateurs endurcis de nanars, Les autres, surtout s'ils aiment la fantasy, risquent bien de pleurer de dépit devant un tel spectacle.