Dans l'art contemporain, on trouve de tout. Y a des bonnes choses, intéressantes, intelligentes, parfois un peu tirées par les cheveux, mais ça passe si le spectateur accepte cet état d'esprit par contrat. Puis il y a de très mauvaises choses, où des artistes se contentent de faire tout et n'importe quoi : filmer une chaise pendant 1 heure sous couvert d'une philosophie trouvée un soir de beuverie... ce n'est pas parce qu'on peut tout faire qu'il faut le faire. Il faut qu'il y ait une pertinence. C'est un peu pour ça que j'ai du mal avec l'art contemporain, car souvent le discours prime sur le reste. Certains auteurs vont afficher une photo minuscule sur un mur gigantesque et mettre en face un manuscrit de 10 pages pour comprendre le pourquoi du comment. Je préfère dans ce cas les impressionnistes qui, eux, ont fait le contraire, à savoir sucrer le fond et jouer uniquement sur la forme.
Drawing Restraint est intéressant. Il y a des thématiques assez prenantes. Matthew Barney aime jouer avec els émotions. Son début m'a particulièrement agacé, toute cette rythmique parfaite m'a d'abord incité à taper du pied, puis soudainement, avec quelques disonnances, a fait monté en moins une certaine frustration (merci Björk). Après ce traitement mécanique proche de la machine, il y a le traitement de la matière où l'on voit un Baleinier chasser un ersatz de baleine (sorte de tronc rocheux énorme) qu'ils vont dépecer pendant plus d'une heure. En parallèle quelques images de Matthew et Bjork qui se tripote et charcute dans une eau relativement sale. C'est beau. On comprend les divers messages instinctivement. Mais qu'est-ce que c'est long. 2h20 pour traiter de ça. Il y a une séquence où un type prépare à manger ; ça dure 10 minutes.San qu'il ne se passe rien. Bon les images sont intéressantes... mais 10 minutes ! En tapant le nom de l'artiste sur internet j'ai pu me rendre compte qu'il avait créé un site internet pour cette oeuvre, une sorte de complément ; voilà une idée intelligente, utiliser l'internet comme moyen de compléter l'oeuvre, d'apporter des choses au spectateur/lecteur. Malheureusement le contenu du site m'a plutôt destabilisé. Si les dessins et textes sont intéressants, je ne parviens pas à les associer à ce film. http://www.drawingrestraint.net/#Home
Ma surprise lors du film, fut de découvrir à quel point Björk, que je ne trouve aps déplaisante physiquement, a un sexe très poilu ! Je sais, ce commentaire n'a rien à voir avec la critique mais... j'aurais préféré qu'elle taille un peu. Je suis pas très poil en fait. Y en a toujours un pour se glisser sur la langue et parfois se coller à la gorge ! A part ça, cette chanteuse est très mignonne. Il faudra d'ailleurs que j'attaque sa discographie un jour. J'ai apprécié le peu que j'ai pu entendre d'elle début 2000, mais avant et après, ça reste un mystère pour moi.
Bref, Drawing Restraint 9 est un film du genre 'art contemporain' ; c'est intéressant et parfois intelligent, mais c'est surtout trop long. Une petite coupe au montage du film ET aux poils pubiens de Björk ne feraient pas de mal.
BONUS : sur ce site ( http://lamblegs.wordpress.com/tag/matthew-barney/ ) il y a quelques videos et photos sympas sur le travail de cet artiste multidisciplinaire.