La bulle internet a quand même fait moins de morts
Dream Home est certainement l'un des films les plus gores que j'ai vus.
On parle de gore certes, mais il s'agit ici de gore extrêmement bien maîtrisé : il n'y a qu'à voir la scène d'intro pour comprendre à quoi on a affaire. Une direction photo bluffante, des effets spéciaux absolument impressionnants, de la violence extrême mais jamais too-much, on est là face à un film d'horreur qui sait où il va, et où il veut vous emmener.
Le périple de cette jeune femme à travers quelques appartements de bourgeois à Hong-Kong nous scotche devant l'écran, nous fait serrer les dents, et parfois nous demander si notre voisin de siège qui n'arrête pas de gigoter à chaque scène de meurtre va finir par quitter la salle à force d'être outré. Mais les applaudissements du reste du public pendant les scènes les plus WTF nous rassurent : Dream Home est là autant pour nous choquer par la violence de ses exécutions que pour nous divertir par la distance qu'il a avec son propos. Ce n'est pas ultra-profond, bien sûr : le film sert avant tout à offrir au public de la violence brute. Mais jamais gratuite. La fin nous éclaire sur le mobile réel de cette serial killeuse un peu spéciale, et fait prendre tout son sens à la débauche d'hémoglobine et de tripaille qui a précédé.
À propos de tripaille, il faut bien reconnaître que les scènes de meurtres vont très loin, et font même parfois sauter quelques tabous avec brio. J'étais vraiment dedans, je me suis demandé plusieurs fois comment ça avait été fait pour être aussi réaliste, aussi propre et aussi bien filmé.
J'ai ri aussi, et ce n'était pas gagné, vu la tension qui s'installe parfois. Pang Ho-cheung parvient à aller suffisamment loin pour nous faire sortir de l'intrigue au profit du rire pendant une seconde, tout en nous montrant que c'est ce qu'il veut, puis à nous faire revenir dans la trame, au premier degré, par un bon coup de marteau derrière la tête.
Le motif de la tueuse, quant à lui, est simple mais loin d'être fou (et je sais de quoi je parle, je vis aussi dans un paradis fiscal aux loyers complètement surévalués). C'est d'ailleurs inspiré de faits réels (jusqu'à quel point, j'en ai aucune idée) et ce n'est pas particulièrement étonnant.
En bref, Dream Home est très violent, avec une trame très simple mais crédible, parfaitement réalisé et qui s'assume du début à la fin. Un film d'horreur à découvrir si t'aimes l'hémoglobine et qu'on te prenne pas pour un con.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Gerardmer 2011