Julie Sawyer percute un berger blanc lors d'une soirée. Après avoir porté la bête au vétérinaire, elle décide de le ramener chez elle. Ce qu'elle ne sait pas encore, c'est qu'elle vient d'inviter un animal à la conscience corrompue chez elle.

N'en déplaise aux amateurs, nos amis les animaux furent assez maltraités à travers le cinéma. Que ce soit la comédie grasse (Beethoven) ou le film d'horreur au scénario rachitique (les exemples sont légions), les références sont bien plus souvent nanardesques.

C'est ici l'ami de l'homme qui est au coeur de l'intrigue. Un chien mangeur d'hommes certes, mais le film propose davantage. Sous ses allures de film d'horreur, l'oeuvre de Samuel Fuller se rapproche davantage du drame. Ici, l'assassin est un produit formaté par l'homme puisqu'il a été élevé dans la terreur afin qu'il s'attaque aux gens de couleurs.

Les premières minutes sont elles aussi cruciales au développement de l'intrigue puisqu'elles rendent le toutou attachant. Une relation s'établit rapidement entre Julie et son berger. Le chien est d'ailleurs remarquable puisque l'on passe du nounours au tueur d'hommes vraiment flippant (le retroussement de babines y est pour beaucoup) en une fraction de secondes.

Donc j'ai adoré le fond de ce film et ce qu'il veut nous raconter et il le fait de fort belle manière.

Ensuite quelle fut ma surprise de voir monsieur Morriconne aux commandes de la musique. Il prouve une fois de plus qu'il fait partie des meilleurs compositeurs avec cette mélodie mélancolique et pourtant d'une puissance remarquable. J'ai adoré la prestation de Kristy McNichol au look légèrement masculin. Un rôle ou la nuance était de mise.
Enfin Fuller, que je ne connais pas, nous livre un boulot formidable au niveau de la mise en scène qui atteint son apogée lors d'une scène finale qui me marquera durablement.

En sorte, un pamphlet antiraciste qui utilise un sujet original pour servir un propos qui fait froid dans le dos et qui ne peut laisser indifférent.

« Qui est le véritable monstre entre Frankenstein et son créateur? »

A noter que le film s'est vu taxé de raciste aux USA et que les américains ont du attendre 10 ans avant de la voir diffusé sur leurs ondes...


Un MASTERPIECE dans son genre!
Tchitchoball
9
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le 23 déc. 2012

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Tchitchoball

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