Reno, peintre habitant dans un quartier malfamé de New York, avec sa fiancée et la maîtresse de cette dernière, peine à payer ses loyers. Il travaille sans relâche sur ce qui sera, selon lui, son chef-d'œuvre. Il est progressivement atteint d'hallucinations où il s'imagine, perceuse électrique à la main, tuer les sans-abris du quartier.
Driller killer est un film américain horrifique auteurisant d'Abel Ferrara de 1979.
Il s'agit du deuxième film de Ferrara, auteur d'un premier métrage intitulé Nine Lives of a Wet Pussy, que je ne vous ferais pas l'affront de traduire...
Je ne vais pas "tourner autour du pot", Driller killer ne m'a pas plu.
Le film est à mi chemin entre le film d'auteur et le film horrifique**. Ce mélange des genres rend Driller killer plutôt indigeste.
Pendant une longue partie du film, en fait jusqu'à ce qu'il mette la main sur une perceuse, Driller killer est carrément ultra chiant. Baignant dans une photographie crasseuse, on suit Reno (Abel Ferrara rebaptisé Jimmy Laine pour l'occasion), notre peintre cinglé et désargenté, dans ses démarches artistiques et tracasseries financières, ce n'est vraiment pas palpitant. Comme si ces scènes de remplissage ne suffisaient pas, un groupe punk vient s'installer pour répéter en dessous de chez Reno. Ces punks sont très laids, très cons et ils font beaucoup de bruit. Pour diversifier son approche artistique, Ferrara nous propose également quelques séquences d'amours saphiques sous la douche sans intérêt entre l'officielle de Reno et sa maitresse.
Certains dialogues du film atteignent des sommets...
Et le trou, tu veux que je le fasse où le trou? La? T'es sûr?
Non, La!
(Dialogue entre Reno, la perceuse à la main et la maitresse de sa maitresse, à l'heure des croissants face à une porte blanche...)
Survient enfin "le plat de résistance". Reno commence à agresser nuitamment des "sans abris" qu'il tue à coup de perceuse, sans fil bien évidemment, c'est plus pratique. Avec sa tête de psychopathe plutôt Robert que Redford, Reno est vraiment effrayant, littéralement possédé, les yeux écarquillés, la bouche déformée par un mauvais rictus lors de ses séquences de meurtres plutôt gore. On peut reconnaitre qu'à ce moment précis, le film devient vraiment glauque. Le peintre n'est plus lui même et il croit que ses meurtres sont sortis de son imagination. Pourquoi agit il de la sorte et ne s'en prend il pas d'abord aux punks qui jouent faux et chantent très mal répétant en dessous de son appartement une bonne partie de la nuit, telle est la question....
Afin de ne pas faire oublier que son film, qui n'est pas un simple film d'horreur, doit tout de même demeurer un peu ennuyeux, Ferrara nous gratifie d'un nouveau moment artistique intense, une séquence de dégustation de pizza où il ingurgite fort inélégamment, en soliloquant la bouche pleine, les 8/10ème de la pizza qu'il partage avec ses 2 copines, nouvelle séquence arty dépourvue du moindre intérêt.
Le Bison vert
Peintre damné à moitié fou, jamais content de son travail, Reno présente enfin son oeuvre à son agent (Une immense toile figurant notamment un bison vert...) durant les 15 dernières minutes du film. Ce dernier lui apprend qu'il n'est absolument pas convaincu du résultat et quitte l'appartement sans lui régler ce qu'il lui doit...il ne l'emportera pas au paradis.
Portait d'un New York dégénéré peuplé de freaks anticipant la décadence de la civilisation urbaine contemporaine, Driller killer atteint son objectif de créer un sentiment de répulsion chez le spectateur mais c'est à peu près tout. La réalisation du film est indigente et laide, les acteurs médiocres, les protagonistes peu aimables et la narration pénible. Abel Ferrara voulait choquer, mission accomplie!
Je déconseille Driller killer aux âmes sensibles.
Trailer vo
Budget: 20 000 dollars
Par la suite, Ferrara se rattrapera avec l'Ange de la vengeance.
Ma note: 3/10