Sorti en 2011 , Drive , réalisé par Nicolas Winding Refn et avec un casting composé de Ryan Gosling , Carey Mulligan , Bryan Cranston , Oscar Isaac et Ron Pearlman , est auréolé du prix de la mise en scène au festival de Cannes et d'un statut de film culte. Mérité ?
Le film raconte l'histoire d'un cascadeur qui devient chauffeur pour le compte de la mafia la nuit et qui , après un casse qui tourne mal , va chercher à se venger.
Autant être honnête d'emblée , le film mérite sa réputation. Nicolas Winding Refn signe un film puissant , atmosphérique et audacieux qui révélera le talentueux Ryan Gosling. Le point fort du film est sa réalisation , tout bonnement incroyable et qui participe pour beaucoup à la réussite du film. Le film dégage une atmosphère particulière , à mi - chemin entre le film noir et le film contemplatif. Nombre de plans marquent la rétine et les courses - poursuites sont tout simplement impressionnantes tant elles sont efficaces et restent crédibles en même temps. Certains ralentis sont à noter mais là où le film impressionne , c'est dans la gestion de la violence qui est d'une puissance rarement vue au cinéma. Elle marque d'autant plus qu'elle crée toujours un contre - pied avec l'ambiance calme du film , le point d'orgue du film étant la fameuse scène de l'ascenseur qui illustre parfaitement ce fait. L'autre grande réussite du film est sa musique , signée Cliff Martinez. Il vise encore une fois juste et le film possède l'une des meilleures bandes - originales qu'il m'ait été donné d'entendre.
Le scénario n'est pas en reste. Mélange entre film noir , film contemplatif et romantique , le scénario ne se perd jamais en route et s'en sort extrêmement bien dans chaque registre. Le film est avant tout une histoire de mafia mais moderne. Elle en conserve les caractéristiques principales mais l'histoire transpose le tout à notre époque avec tout ce que cela implique comme changement. La partie romantique évite de nombreux écueils et transpire l'authenticité. Elle permet aussi de contre - balancer le côté sombre et jusqu'au boutiste du film. Mais ce qui reste le plus , c'est ces instants de contemplation où le monde nous montre un autre visage : beaucoup plus nuancé et atmosphérique. Certaines scènes sont surréalistes et transportent le spectateur. Tout le travail d'écriture sur le personnage principal est à féliciter tant il résume l'ambition du film : faire moins pour obtenir plus. Son côté mutique et le fait qu'on ne sache pas son nom et son passé le rendent attachant et sympathique mais aussi mystérieux et intriguant. Il sera plus traité comme un symbole renvoyant à plusieurs thématiques que comme un personnage au sens plus classique du terme.
Les acteurs sont tous excellents mais on retiendra surtout l'immense Ryan Gosling dans le rôle de sa vie.
Le film n'est pas parfait , la faute à une fin en demi -teinte , à un effet de gore parfois guignolesque et à des effets de style parfois omniprésents. Mais il marque et ne s'oublie pas. Comme quoi , ne pas être bavard ne veut pas dire qu'on a rien à dire ( ou à montrer).