La Présentation
Drive est un film réalisé par Nicolas Winding Refn adapté du roman homonyme, sorti en 2011 avec Ryan Gosling dans le rôle principal.
Drive nous raconte l'histoire d'un homme ayant une double vie : mécanicien / cascadeur le jour, et chauffeur pour criminels la nuit. Mais sa vie pourrait basculer le jour où il fait la rencontre d'Irène sa voisine ainsi que son fils Benicio ...
Une lettre d'amour à une époque du cinéma !
Avec son esthétique, sa B.O et son approche de la narration on peut directement définir un côté référencé aux années 80 en particulier des films comme Blade Runner, Videodrome, Akira, Full Metal Jacket, The Thing, Terminator, Mad Max 2, etc.
Des films prenant leur temps, installant une atmosphère, sombre, explorant davantage leurs personnages que le côté spectaculaire des scènes d'actions, qui sont réalistes, rapides et gores qui est selon Winding Refn, une référence aux BD d'Alejandro Jodorowsky.
En effet, Drive s'impose dans la même veine que Breaking Bad de Vince Gilligan, dans l'art du non dit et de la retenue, utilisant son découpage, ses cadres et son montage pour renforcer les sentiments des personnages plutôt qu'avec des dialogues ou des jeux particulièrement expressifs !
Le film va également chercher ses inspirations ailleurs, que ce soit dans le Thriller des années 60 avec Bullit, les films noirs de Jean-Pierre Melville, le Nouvel Hollywood avec Taxi Driver et dans les films expérimentaux des années 60 comme Scorpio Rising de Kenneth Anger qui servira de symbolique pour le personnage principal.
En parlant du protagoniste, on peut dés les premières minutes du film le comparer au personnage de l'homme sans nom dans la trilogie du dollar : solitaire, sans nom et mutique. Il débarque dans la vie de personnes pour régler un problème après s'être lié d'amitié avec eux au préalable pour justifier son acte.
De plus, le personnage derrière son manque de psychologie extériorisé comme dans Taxi Driver où Travis Bickle avait son journal et de nombreux dialogues (qui étaient magnifiés par le découpage de Scorsese !). Le conducteur a quant à lui des symboliques et un voyage digne d'une fable, en effet, le film est construit comme les contes de l'enfance et du foyer des Frères Grimm, avec des personnages qui représentent des archétypes :
le preux Chevalier, défenseur de la veuve et l'orphelin,
qui s'oppose au méchant mafieux.
En y amenant un parcours en trois étapes avec :
La première qui est pure, où le protagoniste que l'on attendrit par sa retenue et le fait qu'il se montre protecteur envers Irène et Benicio allant jusqu'à aider le mari d'Irène pour un braquage.
La deuxième partie qui débute directement à la mort de Standard pour se finir lors de la légendaire selon moi, scène de l'ascenseur, sans dialogue jouant sur la lumière, le découpage et le jeu des acteurs pour mixer Eros et Thanatos en commençant par un baiser d'adieu pour que le côté sombre du personnage ressorte et explose à coup de poing avant de piétiner à mort un tueur à gage ...
Le regard d'Irène tout comme le film change, alors pour laisser place à l'ultra-violence et à un aspect désespéré incarné par le conducteur prêt à tomber sur ses victimes tel le Terminator !
A ce moment là, le protagoniste qui était depuis le début du film assez stoique, perd le contrôle et révèle par la même occasion sa vulnérabilité !
Les Acteurs
Si on parle des acteurs de Drive, il faut commencer par Ryan Gosling qui porte le film, jouant avec subtilité et retenue, en évoluant avec justesse au fur et à mesure du film !
Carey Mulligan laisse une forte impression au spectateur par son côté candide et sensible, nous donnant certaines scènes d'une rare puissance par l'expression de ses sentiments et de ceux du chauffeur avec l'aide de gestes et de regards plutôt que de mots.
Bryan Cranston comme à son habitude est excellent avec un personnage plus looser que ce qu'il a l'habitude de jouer.
La Musique
La B.O est composée par Cliff Martinez, mais vous vous souvenez je pense davantage de la B.O pour les morceaux de Kavinsky et du morceau A Real Hero de College et Electric Youth rappelant beaucoup les années 80.
La Conclusion
Pour conclure, Drive est un film qui arrive à trouver l'équilibre entre du neuf et de l'ancien afin de proposer un des grands films des années 2010 !