Essayer de résumer ce film, c'est lancer inévitablement le Nightcall de Kavinsky dans son crâne. Et là, impossible de saisir Drive, juste bon à fredonner des passages qui ont marqué mon esprit. Le souffle coupé par le calme et la maîtrise de la course-poursuite en introduction. Ces images de nuit d’une limpidité aigüe et aiguisée. Cette douceur du jour et toute cette retenue. Des émotions retenues, de la violence retenue, une main bien agrippée sur le volant.
Je regarde ce film comme le gosse allongé la nuit sur la banquette arrière de la voiture parentale, ne voyant de la route que les bandes de lumière jaune pisseux des réverbères défilant sur le plafond. Bercé par le ronron mécanique de l’habitacle. Et une fois dans le véhicule, on se demande comment le conducteur a réussi à nous amener là, sans accro, sans dévier, comme s’il conduisait sur une route de velours.