DRIVE s’orchestre de la même manière que Ludwig Van orchestrait ses œuvres mélodieuses, avec douceur et ténacité. Titre qui rappelle une débauche automobile, REFN choisit de quenelliser le spectateur afin qu’il pense être dirigé vers un film à la sauce américaine du genre « Fast and Furious ». Tu es fan de Jackie tuning, alors tu as du être terriblement déçu par ce film, tu pensais qu’il y aurait des bagnoles percutant des hélicoptères en plein vol, de la bagarre contre des bonhommes avec comme tour de bras la circonférence d’un pneu de camion, tu restes sans opinion alimenté par ta niaiserie d’esprit qui n’est pas en mesure de comprendre ce film mais aujourd’hui je vais t’expliquer les mécanismes et les rouages de Drive, n’ai pas peur, tu as juste à tendre l’oreille et à fermer ta gueule sans m’interrompre.
Nico règne en maître pour schématiser la violence à travers un scénario de série B. Qu’est ce qui permet à REFN de se distinguer de ses autres concurrents ? Dans Drive c’est le montage, les prises de vues très techniques, le son de l’échappement brûlé par l’éthanol et cette barbarie qui en devient orgasmique. Sa principale trame, son fil conducteur est le mutisme traité entre deux acteurs à l’apogée de leurs performances, capable de théâtraliser à l’aide de micro expressions leurs différentes émotions, un peu comme Gilbert Montagné traversant une autoroute. Ryan interprète ce pilote aliéné souffrant de trouble de la personnalité qui ne trouve l’équilibre et le repos qu’à travers le doux regard d’Irene agissant comme une double dose de morphine sur cette bombe à retardement. Drive est une extrémité, un moment de compassion ultime contre un visage martelée par de terrible coups de pieds, le silence absolue contre le vacarme d’un v8 lancée à pleine puissance, la douceur contre l’atrocité.
Une brochette de second rôle appétissante (Brooks, Perlman, Cranston) ominubulante. Qu’est ce qu’il m’a le plus foutue le cul par terre ? La BO, une manière élégante de fusionner effroi et zénith. Merci M’sieur Nico, que j’aime ton cinéma Danois, que j’aime tes déchaînements de violence, que j’aime ta manière de chier des productions de cette rareté. Va mettre un coup à ta femme et fonce télécharger Drive. Allez-vous faire foutre. Bien à vous.