Le fast and furious des intellos.
Quand on lit le pitch un quart d'heure avant la séance on se demande sérieusement si on ne ferait pas mieux de se foutre au pieu avec un polar. Et c'est vrai que coté scénario un générateur aléatoire aurait suffi. La critique la plus courte de SC est plus longue que le scénar, même en entrant dans les détails.
Coté réalisation c'est molasse une bonne partie du film. Certes c'est beau. Mais mou. Ça l'est d'autant plus qu'on s'attend à un film de bagnoles avec des greluches à poil sans poils et de la grosse techno en fond. On est un peu surpris (en bien) lors de la première « course poursuite » et de la première apparition de la mère de famille mignonne comme un dreamworks. Et c'est surement ça qui « fait le film » : une contemplation stoïque (comme le héros) d'une histoire à deux balles que le détachement rend belle.
On croirait que le réalisateur a mis un point d'honneur à ne pas faire ce qu'on attendait de lui. Une attitude d'adolescent rebelle, sans doute, mais c'est tellement bien fait que ça marche quand même. C'en est presque agaçant.
Tout est fait pour séduire l'intello péteux qui sommeille en nous. La bombasse est remplacée par une mère de famille timidounette, tolérante et presque fidèle. Les méchants sont classieux dans leur feloneries. Les ballades en voiture sont à la fois feutrées et puissantes. Les scènes violentes sont létales comme un coup de Weston de BHL. Même la scène avec des potiches seins nus pour décor reste parfaitement esthétique.
Enfin ce film devrait faire gerber mais il est trop bien fait pour ça.