Gosling a au début un regard triste et morne. Il paraît presque sans vie, un automate. Lorsqu'il croise le regard d'Irène, et qu'il sourit pour la première fois, c'est comme s'il n'avait jamais souris auparavant. Cet air un peu benêt qui donne l'impression qu'il se surprend lui-même à sourire. L'amour est traité de bien belle façon, par des regards, des petits gestes, tout en retenu. Des moments simples.
Au final le "pilote" parle assez peu ; c'est la musique qui s'en charge pour lui. La musique est dans ce film un acteur à part entière. Elle soutient les scènes d'actions en soulignant le stress, monte en long crescendo pour accentuer la tension et parfois même prend la place du silence lorsque les doutes d'Irène et du driver sont trop insoutenables. La BO est d'ailleurs fantastique et permet l'ambiance incroyable qui se dégage des scènes en voiture.
La violence extrême qui se développe dans la deuxième partie du film est là comme pour contre-balancer l'amour soudain qui a pris le héros par surprise. Lui qui semblait si tranquille se transforme en machine à tuer, d'une force égale aux nouvelles sensations qui l'habitent. C'est presque pour lui la seule façon de l'exprimer.
C'est toujours à cause d'une femme. Ce film ne déroge pas à la règle, en transformant ce pauvre mec paumé qui a l'habitude d'avoir le contrôle en brute. Mais au moins, il le fait bien.