Cette sensation difficilement descriptible mais familière à tout les conducteurs lorsqu'on roule, la musique à fond... c'est ce que l'on pourrait considérer comme le point de départ de Drive.
En utilisant la conduite comme une métaphore du déroulement de la vie, le film raconte l'histoire tragique d'un homme qui tente d'échapper à sa nature violente à travers l'innocence d'une femme.
Refn transcende le pitch de ce qui aurait pu être un polar classique grâce à une mise en scène brillante, dans laquelle on retrouve la perfection du découpage lent des Coen associée aux somptueux cadres d'un Michael Mann sans pour autant être un pastiche de ces auteurs.
Que ce soit une course poursuite à 50km/h sous forme de jeu du chat et de la souris dans laquelle la tension nait grâce au montage et à la musique ou le point de non-retour atteint dans un ascenseur, théâtre d'un baiser magnifique instantanément suivi par un atroce déchainement de violence, le réalisateur danois enchaine des séquences fortes et remplies de symbolisme avec génie.
Quand au charismatique Ryan Gosling, il s'impose avec ce film comme un des meilleurs acteurs du moment puisqu'il accomplit l'exploit de transmettre mille émotions tout en gardant la même expression pendant les trois quarts du film.
Drive est un drame puissant et complexe mis en image avec une rare beauté. Bref, un chef d'œuvre !