Après 40 ans d'une carrière quasi exemplaire, les deux frères Coen font bande à part. Joel a commencé avec son adaptation de "Macbeth" de Shakespeare, très visuel, mais ne déviant pas d'une once du texte original. Et voilà que Ethan, à son tour, signe un film sans son frère (mais avec sa femme). "Drive-away dolls" serait né d'un scénario avorté des Coen datant du début des années 2000 alors que leurs carrières étaient au zénith. Ceci expliquant pourquoi le film se passe en 1999. Et c'est vraiment la sensation ressentie, celui d'un vieux films toujours ancré dans les années 90, avec pleins de références à leurs anciens films (et "Thelma et Louise").
Et pourtant la mayonnaise ne prend pas vraiment, sans que l'on comprenne vraiment pourquoi ? Pourtant tous les ingrédients semblent présent : un excellent casting, des personnages haut en couleurs, des dialogues aux petits oignons, des situations cocasses et un humour désopilant.
Il y a eu peut-être un aspect opportuniste, à ressortir ce scénario lesbien en plein phénomène #MeToo et cela se voit un peut trop dans le film, qui insiste lourdement sur le monde des gouines à travers le personnage texan assez vulgaire de Jamie, qui ne pense qu'à baiser durant tout le film. Un film facile à produire, car dans l'ère du temps, alors que les frères Coen se plaignaient de leurs difficultés à monter leurs derniers projets il y a peu...
Il restera indéniablement un film mineur dans leur incroyable filmographie, car trop anecdotique, avec des pastilles, certes excellentes, mais qui ont du mal à former un scénario cohérent.