Droit dans le mur par Incertitudes
Droit dans le mur est le dernier film, à ce jour, réalisé par Pierre Richard. Et à 80 ans, on peut supposer qu'il le restera. Il sortit en salles à la fin de l'année 97 et connut un échec cuisant. Pierre Richard en ressortira meurtri et confiera lui-même lucidement s'être perdu en tournant ce film.
Il n'a pas totalement tort car on a du mal à croire que derrière ce Droit dans le mur au titre prophétique se cache l'auteur du Distrait ou l'acteur jouant le grand blond avec une chaussure noire.
Entouré de Daniel Russo, Daniel Prévost (qui devait tourner à peu près en même temps une meilleure comédie Le dîner de con de Veber) et une Véronique Genest "Julie Lescaut" plus qu'agaçante puisqu'elle passe la quasi-totalité du temps à vociférer, Pierre Richard joue le rôle d'un réalisateur lâché par ses producteurs puisque ses derniers films ont fait un bide et ne disposant plus d'un scénario digne de ce nom.
L'idée de mêler peut-être un élément autobiographique pouvait être amusante et donner lieu à une critique en règle du monde du cinéma mais Pierre Richard s'égare et fait basculer son film dans un vaudeville de bas étage puisqu'on s'aperçoit que ce metteur en scène has been a une vie sentimentale des plus compliquées et qu'il ne sait pas la gérer.
On ne retrouve pas, sauf durant quelques plans, ce qui a fait l'essence du cinéma de Pierre Richard : son burlesque matérialisé par son extrême maladresse, sa naïveté et son côté lunaire.
La volonté qu'il eut de se moderniser, en allant tourner en banlieue, ne passe pas. J'ai quand même de l'affection pour ce bon vieux Pierre Richard que j'aimerai retrouver dans une comédie comme au temps de ses collaborations avec Veber, Depardieu et Cosma.