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Un rapide coup d’œil sur le nombre de notes du film m’autorise à affirmer sans trop m’avancer que le bond de cabri que j’ai éprouvé en mettant une main tremblante lors d’une brocante sur ce film avec Billy Crystal de 1988 n’est peut-être pas la réaction la plus partagée en ce bas-monde.

Et pourtant, 1988, c’est juste un an avant Quand Harry rencontre Sally, trois ans avant La Vie, l’amour… les vaches, six ans avant Forget Paris, un an après Balance maman hors du train et Princess bride, deux années après Deux flics à Chicago, quatre ans après Spinal Tap… C’est-à-dire exactement au milieu de la carrière de ce bon Billy qui, avec toute la générosité possible, n’est tout de même pas capable d’excéder ces dix années et c’est déjà beau, allez, en vrai, ça tient sur cinq mais je compte largement…

Billy, c’est un genre en soi, faut pas chercher, ceux qui n’aiment pas ne doivent même pas réessayer, ceux qui sont sous le charme creuseront inépuisablement cette petite décennie à la recherche de la perle rare, de préférence scénarisée aussi par le bonhomme, et, avec un regard un peu honteux derrière leur épaule, pour être sûr que nul témoin indiscret ne l’ébruitera, la glisseront un dimanche après-midi dans le lecteur en remerciant le ciel d’être né sous d’aussi jolis auspices.

D’ailleurs, n’essayez même pas de le partager avec votre moitié, si elle est normalement constituée, elle fuira au bout d’un quart d’heure et de trois bâillements, non, ce film est à réserver aux durs de durs, à ceux qui ont un orgasme devant le rythme si caractéristique de 1988 (en 1987 ce n’en est que le balbutiement, en 1989, c’est déjà trop tard, on est noyé dans la mode plus rigide du blockbuster par opus…).

1988 quand on y pense, c’est une belle année chez les ricains, il y a Working Girl, bien sûr, un poisson nommé Wanda, Midnight Run, Cocktail, Bloodsport, Beetlejuice, Double détente, la Bête de guerre, Biloxi blues, Roger Rabbit, un prince à New-York, Rain Man, Tequila sunrise, Nico, Moonwalker, Jumeaux, Hairspray, Futur Immédiat Los Angeles… Je vous épargne les plus gros navetons et les deux ou trois vrais films mais quand même, si cette énumération vous parle, c’est que vous devez être de ma génération ou qu’un grand malade a pris possession de votre corps. D'ailleurs, 88, c'est le nombre exact de miles par heure qu'il faut à la Delorean de Doc Brown pour voyager dans le temps, vous n'irez pas me dire que c'est une coïncidence...

Comme par un heureux hasard je suis né exactement au milieu de ma génération, vous comprenez pourquoi j’ai craqué, vous auriez fait de même à ma place.

En plus, c’est un film réalisé par Fonzie, si, si, c’est un argument, seulement, je ne sais pas dans quel sens, même après avoir vu le film…

C’est l’histoire, si j’ose dire, de Billy, chirurgien New-Yorkais décidant de renouer avec son père un tantinet traumatisant, le pape des figurants d’Hollywood, un bonhomme douteux qui semble avoir passé son enfance (pas la sienne voyons, celle de Billy…) à le mettre dans des situations embarrassantes et qui excelle dans les imitations improbables avec une petite prédilection pour Paul Muni.

Alors, comme prévu, c’est gentiment mou du genou, mais ça se regarde, il y a un joli regard tendre posé sur le monde de freaks qui composent le milieu interlope du figurant de studio, on reconnait quelques trognes déjà vues un peu partout avec beaucoup de tendresse, en particulier un des nains de Willow déguisé en pieuvre… (Willow, tiens, je suis prêt à parier une paire de bras que c’est aussi un film de 1988…)

Afin, de doubler au plus vite le nombre de spectateurs du site, j’ai bien entendu refilé ma galette dès que possible au seul amateur potentiel de ma connaissance, gageons que, comme moi, il saura jouir sans fausse pudeur de cette pépite injustement oubliée et lui redonner sa place tout la haut, au panthéon des tous meilleurs Billy Crystal de 1988…
Torpenn
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le 15 nov. 2013

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Torpenn

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