Drôles de zèbres par Alligator
Petite production d'un Michael Powell vieillissant et désormais séparé de son alter-ego d'écriture Emeric Pressburger. Si l'on ne s'en est pas toujours rendu compte, force est de constater qu'ici l'absence de rigueur et de finesse dans le rythme plombe pas mal cette comédie.
Powell n'invente pas grand chose. L'esthétique, la manière de filmer sont ordinaires. Tout juste a-t-il introduit quelques effets de distorsion et des ralentis pour faire ressentir l'ivresse ou la fatigue du personnage principal. Il semblerait que Powell se soit concentré sur le parcours de son personnage, un italien venant de débarquer à Juillet 2009:
Sydney et bien décidé à payer les dettes qu'il a contractées aurpès d'une belle plante. Powell s'intéresse beaucoup au vocabulaire typiquement australien, sujet de nombreuses scènes dont le comique touchera essentiellement les australiens et les britanniques. On a droit à une sorte de panorama social de l'australien moyen et citadin. Aussi le film prend-il par moments des allures touristiques. Gentil, il suit son cours, paisiblement et puis se tourne un brin vers la comédie romantique pour pimenter un récit sympathique mais peu dynamique.
Finalement on pourra toutefois apprécier une distribution d'abord italo-australienne avec quelques têtes connues. Mais le fanatique de Powell s'en trouve un peu décontenancé. Certes, la bonne humeur qui imprègne le film rappelle l'espèce de fraicheur, que d'aucuns pourront appeller "candeur", des films de Powell, cet amour, cette confiance dans l'humanité, les liens de solidarité mais le film reste désespérement plat, tranquille, trop tranquille.