🔴Pour le lecteur pressé, en moins de 3 minutes : https://youtu.be/zvAJyZXPyf0
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Ça devait être un rencard Tinder. Ce fut un piège à la Saw… mais version AirDrop. Voilà Violet, une veuve un peu paumée (Meghann Fahy, toujours à deux doigts de pleurer), qui tente un retour dans le monde des vivants via une appli de rencontre. Mauvaise idée : Henry (Brandon Sklenar, charmant comme une pub pour du café) n’est peut-être pas le souci. C’est ce téléphone. Et cette application. Digi-Drop. Quand la technologie devient plus sadique qu’un huissier en fin de mois.
Christopher Landon, le mec qui savait jadis jongler entre le slasher fun (Happy Birthdead) et la comédie macabre, essaie ici le thriller high-concept à la sauce contemporaine. Résultat ? Un plat tiède, dressé joliment, mais sans vrai goût. Il filme serré, illumine au néon, fait monter la sauce... puis la laisse refroidir sur le plan de travail.
Alors oui, le film a une gueule. C’est propre, léché, lisse comme une story Insta sponsorisée. Mais qu’est-ce que c’est scolaire ! Même le suspense semble suivre un tuto YouTube. On devine les "twists", on voit les ficelles, on connaît la partition. Violet subit, court, panique — et malgré la performance honnête de Fahy, on reste à distance. C’est un peu comme regarder quelqu’un jouer à un escape game en streaming : tu regardes, mais t’es jamais vraiment dedans.
Les seconds rôles ? À peine plus consistants qu’une note vocale d’ascenseur. Violett Beane (la sœur), Jacob Robinson (le gamin en danger), Ed Weeks (le pianiste en trop)... tous font le job, mais aucun ne perce l’écran. Ils sont là, et c’est à peu près tout. Comme les options d’un menu déroulant.
Et pourtant, le concept aurait pu envoyer. Une appli qui vous fait vivre un cauchemar en temps réel ? C’est actuel, ça claque, c’est presque malin. Mais au lieu de creuser le vertige numérique, Drop Game survole. Ça agite un miroir noir… sans jamais oser le briser. Ni même y regarder franchement.
Alors voilà : un film regardable, pas honteux, mais oubliable. Une mécanique bien huilée qui n’éclabousse jamais. Tu le regardes, tu hausses les épaules, tu déplies Netflix. Et tu te dis que le vrai danger dans tout ça, c’est pas le téléphone. C’est de croire qu’un film peut se suffire à son concept.