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Ivre virgule, il ne respecte pas le couvre-feu

Courrez-y, courrez voir ce film, prendre votre dose de cinéma, profitez de voir à l’écran des gens qui sortent sans masque, qui font la fête, qui boivent, qui s’enlacent, des jeunes qui célèbrent le début de l’année ou l’examen obtenu, et d’autres plus âgés qui s'enivrent gaiement avec ou sans raison apparente.


Le tout avec le talent de faiseur de Thomas Vinterberg, avec la touche danoise qui vient apporter un peu d’exotisme, et surtout, surtout sans jamais être ni complaisant ni moralisateur vis à vis de ses personnages.
On arrive à la fois à comprendre pourquoi les uns et les autres tentent l’expérience, comment leurs problèmes en font des pauvres types ordinaires, et même si on se doute qu’on court à la catastrophe, on arrive à être un peu grisés nous aussi, tout en sachant que le retour de bâton risque d’être plus qu’une simple gueule de bois.


Réussir à faire un film sur l’alcool ni n’en occulte ni les dangers, ni les bienfaits (réels ou ressentis), brasser assez large pour englober à la fois l’alcoolisme mondain, l’amour de bonnes bouteilles, et le binge drinking sans être non plus un catalogue, c’est un beau challenge que le film relève haut la main.


On s’attache à nos 4 adultes qui sous couvert d’expérimentation puisent dans l'alcool la force de se libérer de vies trop ternes. Mads Mikkelsen prouve une fois de plus l’étendue de son talent: parfaitement fade en professeur qui se perd dans son cours d’histoire, toujours sur le fil du rasoir, pour terminer sur une scène explosive et jouissive. Ces collègues à l'écran supportent allègrement la comparaison, chacun dans son registre arrive à nous être sympathique.


Le rôle de la musique est primordial, et toutes les pistes sont admirablement bien choisies: ce film est un plaisir visuel et sonore, et même quand il n’y a pas de musique, entendre des glaçons se heurter aux parois d’un verre fait aussi partir de l’expérience et aide à se couler dans le propos du film.


Toute en versant dans le drame, Drunk se ferme sur un moment de liesse qui nous fait sortir de la salle en ayant malgré tout envie de faire la fête et de sortir jusqu’à - soyons fous- des 21h05 histoire de jouer les rebelles!


Ce film fait du bien, allez-y sobres pour en profiter pleinement, ou alors avec juste 0.5g pour tester la théorie selon laquelle c’est exactement ce qui manque à notre sang pour être bien.

iori
8
Écrit par

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le 18 oct. 2020

Critique lue 538 fois

5 j'aime

iori

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