Hemingway, Kierkegaard et Churchill boivent le calice jusqu'à la lie

Une belle et mélancolique ode à l'ivresse d'une vie qu'on tarde à saisir, effrayés que nous sommes par son intransigeante perfection vers laquelle nous tendons à advenir par pure mimétisme et peur de l'inconnu. Le film ne prétend pas donner de leçon de vie à quiconque, trop occupé à jouer avec malice du sarcasme héritée des plus belles comédies populaires italiennes des années 60 pour moquer le puritanisme hygiéniste de nos sociétés modernes.


Vinterberg se raccorde aux grandes figures intellectuelles scandinaves pour conter l'absurdité d'une rationalité que l'on finit par trop idealiser afin de mieux supporter le vide existentiel qui se rappelle subrepticement à nous lorsqu'on tente d'y échapper par tous les moyens.


N'était une petite baisse de régime au mi temps du long métrage, celui-ci pourrait prétendre au rang d'inoubliable. Les comédiens (Mads Mikelsen en tête, toujours aussi monstrueusement charismatique, restez absolument jusqu'au bout une scène mythologique vous y attend) et la mise en scène du danois sont loin d'y être étrangers.

Créée

le 16 oct. 2020

Critique lue 571 fois

16 j'aime

5 commentaires

Critique lue 571 fois

16
5

D'autres avis sur Drunk

Drunk
EricDebarnot
8

På din !

On pensait Vinterberg incapable d'égaler son formidable "Festen", et on s'était habitué à le voir sortir, bon an, mal an, des films plus ou moins bons. Et voilà que ce merveilleux "Drunk" nous...

le 14 oct. 2020

134 j'aime

21

Drunk
JoRod
8

Le foie des hommes

Deux ans seulement après Kursk, son film de sous-marin, Thomas Vinterberg retrouve avec Drunk l’aventure de groupe initiée par Festen et La Communauté. Un retour gagnant pour un film aussi...

le 2 oct. 2020

99 j'aime

2

Drunk
Philistine
2

La porte est ouverte.

J'hallucine. En sortant de la séance, je pensais enfoncer des portes ouvertes en émettant rapidement mon jugement sur ce film médiocre et politiquement néfaste, oui, je pensais pouvoir m’en tirer...

le 26 oct. 2020

93 j'aime

42

Du même critique

Benedetta
Sabri_Collignon
4

Saint Paul miséricordieux

Verhoeven se voudrait insolent et grivois, il n'est au mieux que pathétique et périmé. Son mysticisme atteint des sommets de kitch dans une parabole pécheresse qui manque clairement de chaire (un...

le 13 juil. 2021

36 j'aime

Pas son genre
Sabri_Collignon
7

La Tristesse vient de la Solitude du Coeur!

Lucas Belvaux,réalisateur belge chevronné et engagé,est connu pour sa dénonciation farouche des inégalités sociales et sa propension à contester l'ordre établi.Ses chroniques dépeignent souvent des...

le 4 mai 2014

31 j'aime

14

Les Délices de Tokyo
Sabri_Collignon
8

Le Triomphe de la Modestie

Naomie Kawase est cette cinéaste japonaise déroutante qui déjoue volontairement depuis ses débuts la grammaire conventionnelle du 7ème art. Elle possède cet incroyable don d'injecter une matière...

le 11 août 2015

29 j'aime

5