Drunk est un film réalisé par Thomas Vinterberg, réalisateur danois de Festen et de La Chasse, ce dernier marquant sa première collaboration avec le superbe Mads Mikkelsen.
Amateur d'un cinéma sur des personnages désespérés, détruits par eux-mêmes ou leurs proches, Vinterberg opère une tonalité plutôt comique ici. Mais la comédie finit vite par laisser place à la tristesse, autrement dit "la gueule de bois".


L'histoire est centrée autour de Martin (Mads Mikkelsen), un professeur d'histoires quinquagénaire sombrant dans l'ennui, tant dans son travail, que dans sa vie familiale. L'ennui se fait profondément ressentir dans la vie de cet homme lors des premières séquences du film qui sont, selon moi, parmi les meilleurs.
Martin apprend dans la même journée que l'école et les élèves de sa classe peinent à être satisfait de son travail, et que ses amis voient la profonde tristesse qui est en lui depuis plusieurs années.
Lors du dîner d'anniversaire de son pote Nikolaj qui fête ses 40 ans, il a une illumination en voyant les bonheurs que lui procurent l'alcool.
Le lendemain, Martin et ses trois potes, professeurs aussi, décident d'"étudier" la théorie d’un psychologue norvégien selon laquelle l’homme aurait dès la naissance un déficit d’alcool dans le sang.


La première heure du film tient la route, nous offrant plusieurs séquences jouissives nous permettant de voir le parcours de chacun dans son expérimentation.


La dernière partie du film pose néanmoins plus de problème, allant exactement là où on l'attend, prouvant que le film, sauvé par un savoir-faire narratif et visuel (ce qui ne surprend pas quand on voit la qualité du pitch en lui-même et la bande-annonce) et par de brillants comédiens (à commencer évidemment par Mikkelsen himself, stupéfiant par un simple regard qui veut tout dire et rien en même temps, mais aussi par les autres joyeux lurons qui se distinguent tous entre eux par leurs petits problèmes), manque étonnamment d'une certaine originalité.
Ainsi, le film multiplie les clichés et les "rebondissements" lors de la dernière demi-heure.


Néanmoins, le film reste dans sa globalité à la hauteur de la séquence finale et de la superbe chanson que nous pouvons aussi voir dans la BA: puissant et jouissif.


Le dosage fait concernant le développement des quatre personnages est aussi très bon. Chacun a ses petites galères et certains iront plus loin que d'autres dans cette fameuse expérimentation festive.


Concernant la "morale" du film, je tiens à saluer la transparence de Vinterberg qui parvient, avec beaucoup de subtilité, à faire les louanges et les médisances de la consommation de l'alcool en même temps.


La bise !

William_Boutet
7
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le 30 oct. 2020

Critique lue 168 fois

William Boutet

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