Beuverie ordinaire

Ce qui est plus fascinant que ce film c'est les critiques qu'il reçut, de positivement dithyrambiques semblant y avoir vu quelque subversif monument du cinéma (quand le message "buvez ok, mais sans trop abuser" est plutôt assez conformiste... on est loin de la vie de Serge Gainsbourg ou d'un poème de Bukowski, et la réalisation pas plus d'une inventivité folle) à quelques descentes en règle mémorables (comprenant typiquement tous les poncifs de la critique wokifiée insistant sur son cast d'hommes blancs, employant à leur sujet ou celui du réalisateur des termes comme "boomer" (alors que les uns et l'autre sont bien plus représentatifs des Gen X ou Y), etc. le tout sans réaliser l'absurdité qu'il y a à reprocher à un tel film son coté peu imaginatif quand on partage à ce point ce travers).

Reste que c'est, disons, un film sympa, plutôt bien réalisé et joué, avec un bon soin de l'évolution de ses protagonistes et une manière plaisante de les traiter (ni trop indulgente ni trop critique, surtout pleine d'empathie), un aspect réflexion sociologique/psychologique sur la crise de la quarantaine/cinquantaine (et un milieu de professeurs étant il est vrai généralement des hommes blancs de la classe moyenne etc.) et un petit, tout petit, coté, sinon vraiment subversif, impertinent vis à vis des tentations hygiénistes et des normes sociales (si d'un autre coté très prisonnier de celles ci dans son choix de personnages qui en semblent volontairement de purs produits).

Mais sérieusement, même si on devait réduire le cinéma aux seules œuvres de Thomas Vinterberg, il y a clairement bien mieux, plus fort, plus subtil, plus original, je trouve assez dingue que ce soit cette petite comédie dramatique, hors Festen, ait été la plus consacrée. C'est un film correct, attachant, disons du niveau du Woody Alllen moyen (qu'il évoque un peu par son choix de personnages et la manière dont ils sont traités), mais qui n'a rien de très profond ou particulièrement brillant (le gros des péripéties sont tout à fait attendues du fait du thème, oui l'alcool certains risquent d'en abuser, et ça ne favorise pas d'éviter les scènes de ménage, quel scoop).

Enfin donc, fidèle à ma tradition je ne saurais conclure cette critique que par bof, si c'en est un de vaguement positif plutôt que vaguement négatif.