Des fourmis dans tout le corps ! J'en veux encore !

J'avais déjà fait une belle critique de Voyoucratie que j'ai défendu corps et âme ( car j'ai la même chez moi. ) C'était déjà très immersif.

Cette fois encore le duo FGKO ( Garçon/Ossona) récidive, toujours dans l'urgence, peu de temps, peu de prises, mais à chaque fois ça sonne juste et avec une économie de moyens qui dépasse l'entendement. Moins de 2 millions si je ne m'abuse. On est loin des 65, non ! pas le film ( tout pourri ) d'Astérix et Obélix chez Canet. Certes, comparons ce qui est comparable, mais en même temps, que cherche-t-on dans le cinéma d'aujourd'hui ?

L'histoire, parlons-en, ici; elle est bien plus alambiquée qu'elle n'y paraît et c'est justement là où le film se démarque des autres comme Voyoucratie se démarquait lui aussi des films sortis tous en même temps et en force sur la Banlieue. Niveau jeu, pas de fausse note, et des seconds couteaux hyper bien choisis ( notamment Yakovlev, Jafri ( habitué) et mon pote Joe Prestia qui joue si peu du lourd alors qu'il est juste génial ) Good choice, boys ! La réalisation est juste sans en faire des tonnes, le son est bon, la photo aussi. On ne cherche pas à en mettre plein la vue, on fait surtout avec ce qu'on a en espérant que tout le monde se prête au jeu à fond et c'est le cas !

Les acteurs jouent juste, l'histoire n'a pas de temps mort, c'est très tendu de bout en bout, et pas mal de thématiques sont abordées. Et BOSH se démerde vraiment de mieux en mieux.

Alors, que demande le peuple ? Franchement, je me demande comment aujourd'hui avec toutes les merdes qu'on a tous les jours, on en vient à bouder ce genre de film. Si tant est que l'on ne s'arrête au titre en se demandant quelle daube littéraire se cache derrière. N'allez pas chercher si loin, le titre est finalement assez simple, c'est juste qu'on y pense pas, ou jamais, à ce "crépitement sous les néons" Généreux, donc ! Inspiré ! Fauché, aussi ! Réalisé en mode "one shot" ! Sérieux...

A un moment donné, il faut savoir apprécier le "package" quand il est servi ainsi. Comme le MENU récemment nous avait planté ses banderilles bien comme il faut, quel final succulent.

Il aurait pu être plus violent, plus démonstratif, il aurait pu basculer dans une pseudo romance impossible qui aurait vite fini par nous faire chier. Il aurait pu tout cela...

Mais avec intelligence, FGKO ne vont jamais où on s'attend qu'ils aillent. Bien sûr ils nous donne la béquée, nous laissent parfois deviner, mais ce n'est pas systématique et ils ne font jamais dans la surenchère, et c'est aussi ce que j'aime dans leurs propositions. On essaie surtout d'être JUSTE.

C'est l'archétype du film indé français bien burné comme on en pond aujourd'hui un ou deux par an seulement. C'est plus chiadé que les "sans répit" et autres "balles perdues", c'est moins chaotique que ATHENA ( même si là encore j'ai "relativement" aimé ce film ) c'est moins choral que LES MISERABLES, c'est assez proche par contre d'un certain cinéma espagnol, surtout quand il bascule de l'autre côté de la frontière.

Pour Jérémie Laheurte, c'est le grand écart avec Police 1900 et ça montre vraiment l'étendue de son talent. Il forme avec Tracy Gotoas ( Qui monte... ) un magnifique duo que l'on veut absolument voir fusionner au fil du film de manière presque inconsciente, et puis...bref ! Il faudra le voir pour le savoir.

Je ne suis pas fan des films français car je suis très/trop souvent déçu. Encore cette année j'ai fait quelque effort pour si peu d'émotions. Les derniers en date à part LES AMANDIERS sont déjà loin, "A plein temps", "l'évènement", ou "Illusions perdues", j'en oublie peut-être encore quelques uns, mais je sais par contre que ce Crépitement sous les néons ( encore un titre malin après Voyoucratie ) ne s'en ira pas de sitôt. Non pas que je n'ai pas déjà vu ce genre de film, mais peut-être l'attendais-je en ce moment. Ce n'est pas un chef d’œuvre, loin de là, et il n'en a pas la prétention, mais perso, je me suis totalement laissé PERDRE dans cette descente aux enfers dont on sait très vite qu'elle en laissera beaucoup par terre. C'est ce genre de film noir justement que j'aime voir, alors merci les gars, j'attends le prochain shoot. Good job !


UgoLemasson
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2023

Créée

le 27 mars 2023

Critique lue 63 fois

UgoLemasson

Écrit par

Critique lue 63 fois

D'autres avis sur Du crépitement sous les néons

Du crépitement sous les néons
GabinVissouze
6

Critique de Du crépitement sous les néons par Gabin Vissouze

FGKO est un duo de réalisateurs qui s’était fait connaître en 2018 lors de la sortie de Voyoucratie, un thriller musclé très inspiré de l’esthétique Pusher, la trilogie du danois Nicolas Winding...

le 13 nov. 2022

2 j'aime

Du crépitement sous les néons
Fatpooper
5

S'en sortir

Ça se regarde.C'est un peu trop convenu, pas assez surprenant dans la manière d'exploiter les personnages, l'intrigue est correcte mais ne décolle pas assez. L'on trouve des conflits mais ça ne va...

le 8 mai 2023

1 j'aime

Du même critique

The Covenant
UgoLemasson
8

Une claque !

C'est du Guy Ritchie ce missile ? Grosse, mais vraiment grosse claque imprévue car je n'en avais pas entendu parlé. Ici, la musique est le coeur du film dans le sens propre du terme. Comme elle le...

le 17 mai 2023

14 j'aime

La Plateforme
UgoLemasson
8

ouahouh ! un pur ovni qui mérite vraiment le détour ! Ne mangez pas avant !

Voilà enfin un scénario qui renoue avec les bonnes idées qui ont donné des films cultes comme Cube ou encore Saw et j'en passe pour ne citer qu'eux car ici on touche à un fantastique et un sens du...

le 21 mars 2020

14 j'aime

The Alpinist
UgoLemasson
9

Unique et bouleversant

Je ne connaissais pas Marc André Leclerc. J'avais déjà pris une énorme claque avec Alex honnold ou d'autres spécimen venus d'ailleurs comme Adam, Ueli, Loretan, Reinhold...Bref je ne me sentais pas...

le 26 avr. 2022

10 j'aime