Du rififi chez les hommes par raisin_ver
Tony le Stéphanois sort de prison bien usé, sans un sou, sans sa femme partie avec un autre truand. Un dernier coup, il faut bien vivre.
Jean Servais illumine de sa classe ce film noir brillant d'un bout à l'autre, mais inoubliable pour deux moments clés où Dassin fait l’économie de tout ce qui pourrait être superflu et se concentre sur l’essentiel en le transcendant. Les dialogues sont superbes, un mélange d'argot qui donne l'impression de découvrir une nouvelle langue.
Dassin filme Paris comme il filma Londres, en donnant à la ville un aspect poisseux (j'aurais même dit organique en lui donnant vie pour en faire un personnage à part entière) qui influe sur les personnages en les entraînant inexorablement vers le fond. La Tamise, la Seine.
Tout n’est pas rose dans ce noir cependant, Jo le Suédois est le personnage le plus faible, mal postsynchronisé ce qui dans ce genre de film est rédhibitoire, dans Les tontons flingueurs ça peut passer, ça contribue au charme mais là c’est tue l’amour, Jenny ; les femmes d’ailleurs ne sont pas réussies à l’exception de celle de Mario, magnifique d’amour pour son mari et magnifique tout simplement lorsqu'elle se présente le mamelon moulé dans sa robe de nuit.
Un dernier conseil avant de vous jeter sur ce film, fuyez le résumé wikipedia et d’une manière plus générale n’importe quel résumé du film, ceux-ci sont systématiquement bavards et un enseignement majeur du film est que le meilleur a toujours lieu quand tout est muet.