Du Rififi chez les hommes: entre polar et film noir
Dans un subtil mélange des genres -entre film noir américain et policier français- Du Rififi chez les hommes séduit avant tout par son originalité. N’ayant pas de genre prédéfini, le film peut néanmoins à plusieurs reprises donner l’impression de nous tromper. Si la préparation du casse ainsi que les quelques scènes autour du cabaret sont très américaines dans leurs formes, celles des règlements de comptes et de kidnapping sont elles très françaises.
En ce qui concerne les personnages, Tony le Stéphanois -un ex-caïd à qui cinq années de cabane lui ont fait perde sa femme et sa santé- va avec l’aide de trois amis truands préparer un très gros coup qui pourra rapporter en tout «200 briques» et le remettre sur pied. Jean Servais qui tient le rôle principal (celui de Tony) n’est malheureusement pas suffisamment épaulé à l'écran par ses complices à l’image de Carl Möhner qui, mal doublé dans le film n’arrive pas à s’imposer en tant que second rôle. Par ailleurs, le caractère fade des truands rivaux ainsi que la relation fantomatique entre Tony et Mado ne donnent pas à ce film l’épaisseur qu’il devrait avoir. Néanmoins, à certains moments comme avec la scène du cambriolage de la bijouterie, Du Rififi chez les hommes rivalise avec les plus grands films du genre. Oui, ce passage est un petit bijou de mise en scène plein de suspens qui a sans doute inspiré celui du Cercle Rouge tourné 15 ans plus tard, une fois de plus sur la place Vendôme.