A la votre camarades !

J’ai fait deux fois le tour du monde, parlé une fois à tout le monde, mangé avec des pigmés, vu des baleines baiser et je connais même en Thaïlande un homme qui a une bite en bois. J’ai tiré plus de coups dans plus de trous que les plus grands baiseurs, parce que je suis un vrai tombeur, un vrai baroudeur. Je suis robuste, plongeur et tireur d’élite. Je suis soldat, marin et parachutiste. Close combat et détonateurs n’ont pas de secrets pour moi. Rien ne m’est impossible, aucun ciel n’est trop haut, aucune mer n’est trop forte, aucune chatte n’est trop étroite. La vie m’a appris des tas de trucs comme de jamais tirer sur un homme de gros calibre avec une arme de petit calibre. J’ai conduit des tas de véhicules : deux roues motrices, quatre roues motrices, six roues motrices et même ces énormes pépères qui s’écrasent et qui font « pshhh pshhh » quand on appuie sur les freins. Tout ce qui est bon dans la vie mérite qu’on en abuse, la modération c’est pour les lâches ! J’suis un amant, j’suis un combattant, je suis un NAVY SEAL ! Je bois, je bouffe, je baise ! Et je repars discrètement dès que le plein est fait. Et si ça plait pas à quelqu’un qu’il vienne me le dire en face : quand il s’agit de coller des pains j’suis aussi un as ! A la vôtre camarades !

Je pourrais m'arrêter là tellement c'est représentatif.

"Du sang et des larmes" offre une adaptation fidèle du récit de Marcus Lutrell, le seul survivant de l'opération Red Wings. Le film nous plonge au cœur d'une unité de quatre Navy Seals envoyés derrière les lignes ennemies, chargés de l'assassinat d'un chef taliban.

Narré tout du long par l'auteur, ce qui amène un peu de nouveau dans un film de ce genre il faut bien le dire.

Le film évite toute discussion sur la légitimité de la guerre, les droits des États-Unis ou la menace posée par les adversaires. Son objectif est ailleurs. La mise en scène de Peter Berg, claire et nerveuse, révèle la furie et la précision millimétrée de chaque instant. Les seuls éléments qui importent ici sont nos quatre héros. Ensemble, ils forment un corps unique, où la survie dépend d'une solidarité absolue, d'une entraide constante, voire d'une remise en question des hiérarchies établies. Le film ne cherche pas à mettre en avant une musculature hypertrophiée ni à glorifier l'image militaire. Les artifices de Rambo et les pitreries des années 80 n'ont pas leur place ici. Ce qui attend le spectateur, c'est bel et bien "Du sang et des larmes".