On oubli souvent que Peter Berg a toujours su garder une cohérence dans sa filmographie. De Very bad things jusqu’à Battleship le New-yorkais présente quasi à chaque fois à travers ses œuvres les plus grandes thématiques et figures de son pays. Du mariage (Very bad things) jusqu’aux valeurs à travers le sport (Friday night lights), en passant par la toute super-puissance de son pays (Battleship/Le Royaume) en plus de ses supers héros (Hancock)...
Et il le fait quasi-systématiquement à travers un groupe, une équipe.

Ici, le réalisateur du « Royaume » décide de mettre en scène un « simple » survival en s’attardant sur les dommages corporel de la guerre vécu (une fois de plus) par un groupe sur le champ de bataille. Il décide de le faire à travers un hommage qui n’est pas uniquement rendu au personnage de Lutrell mais bien au corps des Navy Seals de manière générale. Donc oui, ambiance de camaraderie oblige, on en profite pour un peu saupoudrer le tout de patriotisme par-ci par là et de quelques discours solennel bien venus. « Du sang et des larmes », c’est bien un film américain, labellisé « d’après une histoire vraie » sur un sujet typiquement (très) américain.

La cible quasi-parfaite des grands groupes anti-américain en somme. Sans oublier ces grands « penseurs » cinéphiles qui prétendent savoir ce que doit raconter chaque réalisateurs sur le sujet juste pour qu’ils finissent par être brossé dans le bon sens.

Pourtant à aucun moment « Du sang et des larmes » décide de verser dans la propagande ou la caricature outrancière. Pas de « Allah akbar » proféré à tout bout de champ ni de drapeaux américains qui flottent au gré du vent. Pas de dissertation non plus sur la légitimité de la guerre. Ce qui intéresse Berg ici c’est la condition-même du métier de soldat, un hommage humble même si quelque peu naïf (parfois) sur Le Combattant. Et tant mieux si celui-ci ne s’attarde ou ne soulève pas un quelconque débat politique puisque ça n’est tout simplement pas le sujet adéquat ici pour le faire.

La mise en scène du réalisateur de « Friday night lights » rejoint sans problème celle d’un certain Ridey Scott à travers quelques fulgurances. En plus d’avoir réalisé la meilleure scène de guérilla depuis « La Chute du Faucon Noir » de ce dernier, le réalisateur porte aussi une importance toute particulière liée à la gestion du son. Le sifflement des balles, l’impact sur la chair, les poumons remplis de sang...L’oeuvre de Berg est une véritable mise à l’épreuve pour les sens.

Du sang et des larmes, meilleur film de guerre et meilleur survival de cette année 2014.
madealone
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films sur les guerres d'Irak et d'Afghanistan et Les Tops de 2014

Créée

le 1 janv. 2015

Critique lue 291 fois

Vincent N.Van

Écrit par

Critique lue 291 fois

D'autres avis sur Du sang et des larmes

Du sang et des larmes
Gand-Alf
7

Brothers.

Comédien discret passé rapidement à la mise en scène, pour le meilleur ("Friday Night Lights") comme pour le pire ("Battleship"), Peter Berg peut cependant se vanter d'afficher une certaine cohérence...

le 17 juin 2014

37 j'aime

7

Du sang et des larmes
Aqualudo
6

Manuel de survie à Marseille

Pas évident d’aborder ce film. Initialement je l’avais classé dans ma liste de films au fort potentiel de déception. La bande annonce faisait la part belle au bourrinage de base et à une lecture...

le 5 mai 2014

32 j'aime

1

Du sang et des larmes
Phenixy
7

Beyond the Call of Duty

Du Sang et des Larmes, en plus d'un titre FR qui annonce la couleur, est un film d'une honnêteté totale: le trailer ne vous mentira pas et vous permettra de savoir rapidement si vous êtes dans la...

le 22 nov. 2013

32 j'aime

1

Du même critique

Need for Speed
madealone
7

Une adaptation réussie !

Introduction : A vue de nez « ça sent pas bon » comme dirait l’autre. Puis on ne va pas se mentir (pas entre nous, jamais) mais le choix d’Electronic Arts qui fût celui d’adapter Need For Speed sur...

le 17 avr. 2014

4 j'aime

4

Drive
madealone
8

La force Danoise

Introduction : Jouissant d'un fort capital sympathie durant sa présentation lors du Festival de Cannes, Drive, récompensé par le prix de la mise en scène, sort enfin sur nos écrans. Nicolas Winding...

le 22 nov. 2011

3 j'aime