N’ayant malheureusement pas lu To Kill a Mockingbird, je ne vais pas m’attarder sur le respect de l’adaptation, et simplement me contenter de dire que ce film est une pure merveille et mérite son statut de classique du cinéma. Ne connaissant que les grandes lignes du film via le procès de Tom Robinson, c’est avec surprise que j’ai découvert que cette histoire était au final bien plus que ça. Tout d’abord, on suit l’ensemble du point de vue des enfants d’Atticus, ce qui donne à l’ensemble une vision parfois presque naïve mais touchante de ce qui se passe, à travers ces péripéties de l’enfance impactées par ce procès. Et le personnage d’Atticus y est présenté comme une figure paternelle charismatique, sans défaut, parfaite, sage et bienveillante ; exactement comment les enfants peuvent idéaliser leur père.
Le film n’a pas vraiment de longueur en soit, même si effectivement, quand on ne connaît pas l’histoire, ça peut paraître long à démarrer (le procès n’arrivant que dans la deuxième partie) voire même pas vraiment connectés. Mais au final, toutes ces petites tranches de vie ici et là s’assemblent pour donner un aperçu sur le mode de vie américain des années 20 dans ces petites villes, ainsi que les mentalités sur différent sujets. Et on se surprend même à retomber en enfance, avec cette imagination parfois débordante des héros. Ce qui rend au final ce film très intéressant et passionnant.
Le casting est dans l’ensemble très bon. Les enfants sont vraiment touchants dans leurs rôles respectifs, même si on peut reconnaître qu’à certains moments ça manque un peu de naturel (mais bon, les années 60 aussi). Pour les adultes, l’ensemble est plutôt bon, voire même très bon, que ce soit Brock Peters, Collin Wilcox Paxton, James Anderson, Frank Overton et même Robert Duvall (ça fait bizarre de le voir si jeune). Mais ne nous leurrons pas, Georgy Peck est incontestablement celui qui survole l’ensemble. Son personnage est magnifiquement bien écrit, mais il le manie avec une dextérité incroyable. Il transmet chacun des aspects de son personnages, ses forces, ses failles… Il est incroyable de bout en bout. Et bien sûr, impérial durant toute la scène du procès.
Du côté technique, le film se défend plutôt bien. J’ai beaucoup apprécié la musique, notamment le thème principal, qui reflète justement cette douce innocence de l’enfance et reflète donc au final plutôt bien l’ambiance du film. Les décors nous ramène dans cette Amérique des années 20-30, avec des décors en durs vraiment super. Et le tout parfaitement mis en scène avec une réalisation très simple et épurée, mais très efficace et qui donne à certaines scène un aspect vraiment grandiose et magistrale (je pense notamment à celle où Atticus sort de la salle d’audience), ou alors provoquant la terreur
(la scène où Jem se fait attaquer).
Tout est vraiment millimétré au poil.
Bref, Du silence et des ombres est effectivement un grand classique. Sobre et efficace, il nous raconte une histoire touchante au travers du regard d’un enfant. Ce qui donne à l’ensemble une touche douce. Le final sera d’ailleurs parfaitement dosé à ce niveau.