Après le sublime (le mot est pesé) Je la connaissais bien, je poursuis l'exploration du méconnu Pietrangeli, et je me prends une nouvelle claque avec ce nouveau chef-d'oeuvre de 1953, où une jeune italienne est obligé de fuir sa campagne, et de rejoindre Rome pour y trouver du travail. Elle devient femme de chambre, et doit subir la dureté des patrons, et la drague lourde des hommes. Petit à petit elle se fait à sa condition, commence à sortir avec des copines, et s'amourache d'un plombier. Mais la vie chez Pietrangeli est toujours cruelle et pleine de déceptions, et la jeune femme finira brisée (mais au moins il reste à la fin un tout petit espoir au contraire de la fin immensément noire de Je la connaissais bien). Bref, nouveau chef-d'oeuvre, avec une jeune actrice méconnue et exceptionnelle, Irene Galter, qui a vite arrêté le cinéma après s'être mariée à un riche industriel. Quant à Pietrangeli, dont j'ai envie de voir tous les films, j'ai appris qu'il est moyé noyé accidentellement durant le tournage de son dernier film en 1968 à 49 ans, et que celui-ci fut achevé par Zurlini. Quelle tristesse, j'aurais adoré le voir filmer les années 70 et 80 avec la même acuité et la même désillusion qu'il met en oeuvre pour filmer les 50's et 60's.