Le parc aux fantasmes.
Il n’y a je pense pas de cinéma qui me parle plus intimement que celui de Guiraudie, non au sens où je m’y retrouverais beaucoup mais au sens où je me sens en correspondance parfaite avec sa...
Par
le 17 sept. 2014
7 j'aime
(4 octobre 2015)
Les ounayes sont des animaux ne vivant que sur le Causse au-dessus de Montpellier et dans un film d'Alain Guiraudie "Du Soleil pour les Gueux", c'est-à-dire sont de vrais animaux vivant dans l'imagination de tous ceux qui ont vu ce chef d'œuvre de malice et d'invention.
Nathalie Sanchez est sans doute le seul nom dont je puisse me souvenir et que je peux répéter sans me tromper. Les autres personnages semblent emprunter leur nom et leurs mouvements aux règles et aux mythes sortis des jeux de rôles, Donjon du Dragon ou quelque bande dessinée.
Il y a aussi une boisson magique, des personnages légendaires et un monde-parabole dans lequel Nathalie Sanchez vient de s'engouffrer après avoir enfin vaincu sa peur et avoir pu passer ce petit pont au pied du Causse...
Cette fable dont le jeu d'acteur légèrement décalé donne toute sa vigueur comico-tragique est un miroir enchanté sur notre condition, sur notre désir de liberté et notre difficulté à la saisir. Il y a donc une drôlerie toute particulière qui est souvent la pudeur d'une intelligence un peu désenchantée ou trop lucide, des dialogues en queue de cochon, merveilleux de non-sens, de sens retourné ou de contresens. Des perles, en voici une par un "Chasseur de poursuite" à notre petite coiffeuse idéaliste : "vous apprendrez vite qu'en ce bas monde, les métiers les mieux payés sont rarement les plus utiles".
La mise en scène est une merveille, ces surgissements d'acteur courant comme des fous arrivant de nulle part, cette petite coiffeuse marchant comme une petite fille de 8 ans parce qu'elle n'est certainement pas habillée comme il faut dans ces herbes chatouillantes, ce non-vu final, ces saluts de la main avant de partir pour revenir, etc...
Une merveille dont, à ma connaissance, Guiraudie lui-même n'a pas encore retrouvé le secret mais c'est encore à suivre de près car ce film est trop rare et trop précieux pour ne pas laisser de traces, surtout chez son auteur.
Revu 1er juin 2024
+
La beauté de la langue, à la fois polie et insolente, courtoise et franche, rythmée, naïve et malicieuse. Un rien désuète et inusable.
Langue qui fait plus que toute psychologie pour ses personnages.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs films français
Créée
le 4 oct. 2015
Critique lue 449 fois
3 j'aime
D'autres avis sur Du soleil pour les gueux
Il n’y a je pense pas de cinéma qui me parle plus intimement que celui de Guiraudie, non au sens où je m’y retrouverais beaucoup mais au sens où je me sens en correspondance parfaite avec sa...
Par
le 17 sept. 2014
7 j'aime
Le festival du film français est pour moi l'occasion d'entamer plusieurs filmographies d'auteurs que je ne connais pas, et Alain Guiraudie en fait partie. En terme d'attentes cependant ce réalisateur...
Par
le 9 sept. 2016
3 j'aime
(4 octobre 2015)Les ounayes sont des animaux ne vivant que sur le Causse au-dessus de Montpellier et dans un film d'Alain Guiraudie "Du Soleil pour les Gueux", c'est-à-dire sont de vrais animaux...
Par
le 4 oct. 2015
3 j'aime
Du même critique
Revu récemment le 6 juillet 2011 sur écran d'ordinateur mais surtout le 18 et le 20 mai 2014, en salle. Toute la grandeur du film ne m'est apparue d'ailleurs que sur grand écran... en projection...
Par
le 12 sept. 2015
12 j'aime
Film masculin au possible, proche de la grossièreté souvent et pourtant porté par la grâce du jeu... Cavalier réussit un pari unique, celui d'une collaboration étroite avec ses acteurs qui, si mes...
Par
le 2 oct. 2015
11 j'aime
La vraie comédie est-elle évangélique ? C'est ce que semble prouver (ou vouloir montrer) le Fils de Joseph. En quoi ? En résistant à l'appel du meurtre, du règlement de compte. Comment ? Au lieu de...
Par
le 8 mars 2016
10 j'aime
1