Le parc aux fantasmes.
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le 17 sept. 2014
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Quoi de mieux que le prisme de l'absurde pour mettre en lumière des questions existentielles "dérangeantes" ?
Le film m'a rappelé un peu rappelé mon récent visionnage de Welcome to Iceland du suisse Felix Tissi. Dans les deux cas, il y a cette volonté de capturer les qualités picturales d'un décor naturel "désertique" et d'y ancrer des personnages désorientés qui traverse l'immensité de ces prisons sans bordure. Dans les deux cas, les réalisateurs utilisent ces cadres atypiques comme des toiles blanches propices à l'introspection collective : Tissi se concentre sur les individus là où Guiraudie s'intéresse également à leur place dans notre société.
Curieuse contradiction que des dialogues servis aussi mécaniquement puissent manifester autant d'authenticité. J'aime beaucoup la manière dont les personnages, se cherchent, s'apprivoisent et se découvrent maladroitement. La gaucherie se nourrit également par l'expression corporelle, bien soulignée par les multiples plans séquence. À l'image d'un passage durant lequel Nathalie peine à marcher au même pas que Djema Gaouda Lon (ces noms !) qui reflète parfaitement le mal qu'elle a pour suivre les idées du paysan.
La démonstration de ce pamphlet cinglant né du contraste entre l'humour ambiant et les différentes véracités qui émaillent le film. La légèreté autorise la profondeur. Pourquoi on vit et qu'est-ce qu'on fait là ? Ce point de départ permet d'évoquer de nombreuses thématiques plus "tangibles" : notre rapport au travail et à l'argent, notre attachement à la terre, notre devoir de procréation à la civilisation, la finalité de notre essence... Il y a tellement de points d'accroches qu'il est impossible de ne pas se questionner soi-même; et de l'autre côté, on se plait à se noyer dans cet enrobage burlesque qui sait titiller notre imagination en illustrant sa grammaire avec parcimonie, n'hésitant pas à utiliser le hors champs comme terrain de jeu.
Du soleil pour les gueux réussit donc très bien son pari initial et nous offre un savoureux mélange des genres.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Festival du cinéma français contemporain n°1 (JVcom)
Créée
le 1 sept. 2016
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