Dans le réseau routier désert de Californie, pour avoir doublé un camion trop lent sur une ligne continue, un timoré représentant de commerce se voit agressé par le premier durant toute la durée du film. D’abord par des petits embêtements de la route, puis par des mises en danger de plus en plus manifestes qui tournent progressivement en une folie clairement prédatrice et mortelle.
N’importe qui peut s’identifier à la victime. Le contexte de la route est banal mais peut selon les circonstances revêtir soudain les conditions primales des lois de la jungle. Et surtout on vit la formidable évolution psychologique du profil type de la proie, en passant par toutes ses étapes, avant qu’elle déduise la nécessité d’un changement radical d’attitude.
Parvenir à faire un tube à partir de trois notes et deux cordes de guitare se qualifie de génial. De la même manière on a ici un enjeu simple, une intrigue même pas résolue, un budget ridicule, des décors minima, mais un sujet qui nous tient et nous fait haleter tout du long.
Premier long métrage de Steven Spielberg, on peut le qualifier de film de cinéma puisqu’il a été projeté dans les salles, même si c’est un téléfilm au départ.