Une première (et même plus) vision ne peut dire ici s'il s'agit d'un vrai duel - et donc d'un homme en train de mourir devant nous, ou peut-être déjà mort. Une fois informé de la réalité de la chose, autrement dit qu'il s'agit de la reconstitution d'un duel ayant eu lieu la veille (et la proximité temporelle n'est sans doute pas étrangère à la conviction des acteurs), on est désormais sidéré par la précision de la mise en scène, la sobriété du jeu. Le passage d'une figures visuelle à l'autre dans le cadre selon les événements : préparation, tir et écroulement, regroupement vers le blessé ou le mort et soins, éloignement du vainqueur qui, chose magnifique, repoussé par les amis du mort (le vrai duel dont c'est ici la reconstitution s'est terminé par la mort d'un duelliste) et tenu par ses amis comme pour aller à la potence, a des airs de grand perdant. Les deux voitures au loin donnent une touche finale parfaite à toutes les compositions : deux points ouvrant vers la suite, quelle suite ?