En pleine guerre mondiale, deux hommes de deux camps opposés se retrouvent sur un petit bout de cailloux perdu en plein pacifique. La difficulté pour un réalisateur est de faire ternir une histoire avec ces deux hommes isolés de tout. Comme ces personnages sont deux militaires, il y a d'abord un certain nombre de conflits entre eux. Le soldat japonais a accès à la plage, il a également trouvé le moyen d'avoir de l'eau. Par cette domination stratégique, l'américain lui se voit obligé de se retrancher dans la forêt. Dans ce lieu il n'a pas grand-chose pour arriver à se contenter. Hormis la lutte qu'ils se livrent, ces hommes doivent également survivre. Il faut magner, boire, s’abriter, se chauffer, bref c'est un combat permanent. Non seulement contre l’ennemi mais également contre l’hostilité des éléments. Boorman arrive bien à retranscrire, la dureté que représente la vie dans un tel lieu et l’épuisement qu'il provoque sur les corps. Si fort heureusement le récit avance, les situations sont trop répétitives. Le réalisateur étire trop chaque situation. Ainsi, nous avons le conflit, l'acceptation de l'un et de l'autre, la collaboration et l’aboutissement de par la collaboration. Booorman fait bien tout cela, il soigne l'évolution. Seulement par le tour complet qu'il fait des situations, il empêche son récit d'être pleinement captivant. Cette redondance provoque à la longue un manque d’intérêt. Cette histoire serait bien meilleur en écourtant plusieurs passages. Esthétiquement les lumières et les plans sont splendides, ils sont d'une incroyable modernité. Par instants il est même difficile de croire que le film date de 68. On pourrait presque croire Marvin et Mifune encore vivant.