Un des summums si ce n'est LE summum du néo wu xia pian avec "The blade". Le meilleur film de ninja à ce jour, et qui plus est, LE déclencheur de la nouvelle vague de films de sabre HK, autant surréalistes, explosifs et câblés que pessimistes et anti-héroïques au possible.
Une ambiance électrique, des bruitages typiquement "sabres stridents" et une musique 100% année 80 qui collent parfaitement. Le tout baigne dans des extérieurs et des décors dégageant un mysticisme rare. Évidemment, on n'échappe pas à quelques passages bien pompeux, mais ces scènes sont loin d'être inutiles aux propos poétiques et à la tension générale, et sont surtout largement mises en valeur par des combats d'anthologie tous plus irréels les uns que les autres, particulièrement à partir de l'attaque des ninjas dans la forêt, c'est à dire les 2 combats finaux.... alors là.....
Cette histoire tragique et symbolique au possible, parfaite synthèse métaphorique du conflit séculaire entre la Chine (sage et expérimentée) et le Japon (déterminé et prêt à tout, même aux tours les plus vils) est une merveille d'efficacité. La scène finale est à ce propos et à elle seule un incontournable (à déguster comme il se doit en tant que dernier climax, et non sur youtube). les acteurs cimentent le tout avec force, Norman Chu y est hors du commun (comme toujours) et Damian Lau est l'incarnation même de la sagesse tempérée. Les moments de tension sont nombreux et jouissifs et fusionnent à merveille avec une délicieuse touche de folie d'action.
Les combats y sont tout simplement titanesques, rapides, violents, découpés à l'extrême, montés comme jamais plus, à la perfection, avec des centaines de plans d'une précision jouissive, des câbles à outrance, des double sauts mode Nintendo, des effets x-or, certes, mais qui déchirent tout.
Une galerie de personnages parfaite, tous très crédibles dans leur rôle, avec en bonus des surprises kitsch et cultes et Eddy Ko en Ninja et... Aaaaarrrgghhh. Impossible de tout décrire tant les idées fusent en flux tendu. Il faut le voir pour le croire. Un film inoubliable, même si beaucoup moins frénétique sur la longueur que Zu.