Lézard du spectacle
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En s'attaquant à une nouvelle adaptation du célèbre dessin animé des studios Disney, Tim Burton n'avait pas la tâche facile. Car si le personnage de Dumbo a toujours suscité une sympathie quasi unanime, l'histoire quant à elle ne volait pas bien haut. Bilan, le réalisateur réussit son pari quand il magnifie le monde du cirque mais déçoit avec un scénario sans surprise et une galerie de personnages stéréotypés.
Du spectacle vivant, avec tambour et trompette
Dès la scène d'ouverture, alors que Casey Junior, la locomotive au sourire communicatif, emmène à travers le pays la troupe du Max Medici Circus, on sent Tim Burton dans son élément. Le cirque, ses motifs colorés ou musicaux, ses personnages loufoques ou monstres de foires - femme sirène, colosse et contorsionnistes - constituent une véritable mine d'or pour l'imaginaire du réalisateur d'Edward aux mains d'argent et de Noces funèbres. De fait, les deux meilleures scènes sont à mon avis cette introduction menée avec maestria et l'emballage final en ultime hommage au cirque authentique. Mais lorsqu'il se désintéresse des circassiens pour s'attacher davantage aux personnages principaux de son film - les gentils versus les méchants - la belle mécanique s'enraye. La faute à un scénario et une écriture qui n'évitent pas les stéréotypes.
Une écriture sans surprise
Le synopsis du Dumbo d'origine tenait sur un timbre poste. Il y avait dès lors de la marge pour broder quelque chose un tant soit peu original. Las, les scénaristes nous proposent une fois de plus des personnages attendus : les deux gosses mignons, intelligents et inséparables ou des figures caricaturales : le méchant dompteur, le méchant banquier et le méchant garde du corps dans une opposition classiquement manichéenne. La plupart des scènes sont ainsi très prévisibles voire se répètent carrément comme sur un 33 tours enrayé. A la troisième envolée du petit aux grandes oreilles à travers le chapiteau ébahi, il y a comme un effet de déjà vu.
Et nos éléphants roses alors ?
La Marche des éléphants dans le Dumbo de 1941 relevait du miraculeux : une improbable sarabande lascive et bariolée qui avait fait dire que Disney s'était lâché sur ce coup là. Une parenthèse transgressive dans un film par ailleurs très convenu. Soixante-dix ans plus tard, les éléphants roses refont leur apparition mais dans un cadre plus édulcoré. Finie l'ivresse champagnisée de Dumbo et de sa petite souris d'aventures, place à un spectacle visuel certes réussi mais dont l'éléphanteau n'est plus l'inventeur coquin, juste le spectateur mignon.
A l'image de cette scène esthétiquement bien troussée mais sans magie le film dans son ensemble plaira certainement aux plus jeunes mais laissera les ainés sur leur faim.
A moins que je ne me trompe.
Personnages/interprétation : 4/10
Scénario/histoire : 4/10
Réalisation/musique/photo/décors ++ : 7/10
5.5/10
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Créée
le 29 mars 2019
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