Dune est une pépite du space opéra qui a été, et est toujours, injustement boudée par la critique et le public. Magnifié par les musiques tonitruantes de Toto et Brian Eno, l'univers envoûtant, enivrant et onirique de Dune nous transporte dès son introduction épique à souhait, sous la forme d'un monologue cosmique. Épique, comme cette quête qu'entreprend le héros et qui le mènera jusqu'à des délires mystiques causés par l'épice, marchandise de toutes les convoitises.
Le film surprend beaucoup par son atmosphère radicalement singulière, son esthétisme étrange (très réussi d'ailleurs, tout comme les effets spéciaux) et ses personnages et créatures aux physiques parfois impressionnants (c'est le genre de film qui marque un enfant, j'en ai fait l'expérience dans ma jeunesse).
Malgré des enjeux politiques un peu confus, des dialogues parfois pompeux et le fait qu'elle ait assez mal vieilli (les boucliers d'énergie aux formes carrées, le générique de fin un peu ridicule), cette adaptation du roman culte de Frank Herbert reste un sommet du genre et peut-être même l'un des meilleurs films de David Lynch, dont on retrouve, non sans un certain plaisir, la patte.
L'univers onirique du réalisateur se marie donc à merveille avec celui du célèbre écrivain. Ainsi, le résultat accouche d'un film de science-fiction inoubliable, aussi sublime visuellement que grandiose pour la force de son histoire. Une heure de film en plus, cela n'aurait pas été de refus...