Dune est littéralement un Ovni dans la filmographie de David Lynch. Quand on sait que Dino de Laurentis promit au réalisateur de produire Blue Velvet contre son implication sur ce Space opéra, on comprend mieux cette main contrainte et forcée sur Dune. Au final, même si Lynch place un casting de dingue, s’arrache les cheveux à créer des décors fantastiques ( même si Star Wars est déjà passé par là), on sent qu’il piétine sur la mise en scène. Des dialogues trop écrits ajoutés à un manque cruel de rythme font que le film pèse des tonnes sur les 2h20 qu’il dure.On sent que Lynch s’est fracassé les méninges en manquant l’alchimie entre le fond et la forme. Sur l’histoire, l’Epice, source de rivalités entre planètes, est trop impalpable pour susciter de l’intérêt (même si le spectateur devine la subversion du produit).Par contre, le jeune Atréides( sorte de Skywalker, découvrant presque sans mentor ses dons) a un parcours intéressant.Encore une fois, Lynch a plus capté le conceptuel que le concret.Il est toujours plus à l’aise quand il suscite le trouble que la clarté ( ingrédient essentiel du Space opera). La rencontre entre les intentions de Franck Herbert et l’adaptation balbutiante de David Lynch n’a donc pas eu lieu.Denis Villeneuve réussira-t-il à rétablir la balance? A voir tout en gardant à l’esprit que sa relecture de Mad Max avait gommé l’esprit fantasque et ironique de George Miller.