De deux : contemplaction

Dune - Deuxième partie est encore plus réussi que le premier volet, déjà impressionnant en soi. Esthétiquement, il n'y a pas de différence : c'est toujours aussi beau. Mais c'est toujours le cas des films de Denis Villeneuve, donc le contraire aurait été surprenant. Le désert est magnifié, les effets spéciaux sont impeccables, et les différentes ambiances entre les planètes (le noir et blanc étincelant des Harkonnen) sont impressionnantes, le tout amplifié par des effets sonores qui oscillent entre l'inquiétude et le calme. Ce qui change vraiment, c'est tout l'aspect contemplatif. Je n'ai pas mémoire d'un film d'aventure / science fiction aussi lent, réflexif et beau - à part peut-être les dernières séries Star Wars de Disney. Si les querelles de pouvoir et la romance entre les deux héros sont assez classiques, le film brasse quantité de thèmes autrement plus intéressants : la foi, la résistance, ou même le respect des ressources. Le traitement de la foi est d'ailleurs incroyable. Dans la première moitié du film, les spectateurs se moquent allègrement des discours franchement ridicules des adeptes de leur messie supposé. Dans la seconde moitié, lorsque cette même foi anime la soif de violence de millions de combattants, plus personne n'avait envie de rire, bizarrement. Malgré le contemplatif, les scènes d'action sont au rendez-vous. Les batailles sont haletantes et les combats sont impressionnants, notamment la guerre géante finale. Les acteurs sont tous très bons, et le changement de caractère de Paul entre les deux parties du film est parfaitement interprété par Timothée Chalamet. Le film est enfin très long, mais très riche, avec des scènes à suspense qui n'en finissent plus de se succéder, et on ne s'ennuie pas une seule seconde. A mi-chemin entre un gros blockbuster et un film d'auteur qui prend son temps, la deuxième partie de Dune est une vraie réussite.